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Si pour le Pr Rachida Soulaymani Bencheikh, directrice du Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CNPV) et directrice du centre collaborateur de l’OMS pour le renforcement des pratiques de la pharmacovigilance, «il n’y a pas lieu de s’inquiéter et il n’y a pas de raison de suspendre l’utilisation du vaccin AstraZeneca», comme elle l’a révélé dans les colonnes de nos confrères de “Médias24”, il n’en reste pas moins que les thromboses des vaisseaux cérébraux observés sont pour le moins préoccupantes. Pour le moment, la marche à suivre est évidente.
D’abord soigner les cas de thromboses s’ils se manifestent. Ensuite, aviser en fonction de l’évolution de la situation. Cela dit, d’après notre source, dans le cas où le taux des thromboses est plus élevé que la moyenne habituelle après injection du vaccin, suspendre le vaccin à l’instar du Vieux Continent sera nécessaire. Et pour cause, les thromboses ne doivent pas être prises à la légère, encore plus quand il s’agit de thromboses cérébrales et d’embolies pulmonaires, lors desquelles la vie du patient est en grand danger. En tout cas, il ne serait pas étonnant que le Maroc suspende également l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca, du moins temporairement. Les thromboses étant très rares, le fait qu’une incidence plus importante que la fréquence habituelle aurait été observée suffit à tirer la sonnette d’alarme, d’autant que le Maroc n’a vacciné jusque-là que 10% de la population ciblée.
A la lumière de ces éléments, les essais cliniques paraissent de fait défaillants. Mais en réalité, c’est un peu plus compliqué que cela. Si aucun cas de thrombose n’a été observé lors des essais cliniques, c’est parce que généralement, les participants à ces essais sont en bonne santé et surtout sans facteur de risques, comme nous l’a expliqué notre source. Pour l’instant, c’est le statu quo. On tente de rassurer. “Nous avons donc moins de cas de thromboses chez les vaccinés que dans une population générale”, argue le Pr Rachida Soulaymani Bencheikh, directrice du Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CNPV). Ce qui n’est pas forcément un argument de taille puisque le Maroc a vacciné un peu moins de 10% de sa population générale. Même son de cloche du côté de l’Agence européenne du médicament qui campe sur sa position en restant “fermement convaincue” des bénéfices du vaccin d’AstraZeneca contre le coronavirus”.
Rassurer pour gagner du temps. C’est donc le plan de bataille afin d’enquêter sur un lien direct entre l’apparition des thromboses et le vaccin d’AstraZeneca, tout en vérifiant que les personnes concernées par ces caillots sanguins sont porteuses d’un facteur de risques habituels, comme le diabète, le tabagisme, l’obésité ou encore la sédentarité. Un facteur de risque potentialisé par le vaccin. Si tel est le cas, il faudra exclure la population à risque avant de poursuivre la campagne de vaccination. Justement, le temps, ce n’est pas ce qui manque en l’absence des livraisons des vaccins AstraZeneca, Sinopharm et nouvellement Spoutnik-V.
Déjà, le vœu de Khalid Ait Taleb, le ministre de la Santé, est à jeter aux oubliettes. Lui qui promettait aux Marocains de passer un mois sacré de Ramadan ‘’normal et sans restrictions’’ va devoir se dédire et certainement expliquer dans les jours qui viennent qu’il était un poil trop optimiste. D’ailleurs, il est plus que probable que le gouvernement prolonge les mesures et autres restrictions prises jusqu’ici pour encore quelques semaines et donc pendant le Ramadan. Pourquoi ? Tout simplement car en plus de la pénurie de vaccin, “il est évident que l’émergence de souches mutées a augmenté depuis février, et nous avons identifié tous leurs types au Maroc”, a indiqué sur sa page Facebook le Professeur Azzeddine Ibrahimi, directeur du laboratoire de biotechnologie relevant de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat. Ainsi, on apprend en creux qu’en plus du britannique, les variants sud-africains et brésiliens sont présents sur le sol marocain. Autrement dit, le coronavirus n’a pas encore fini de nous jouer de mauvais tours.