Mauvais coup donné à Cherqaoui ou coup médiatique de Mezouar ? : La difficile préparation d’un scrutin anticipé


Narjis Rerhaye
Vendredi 19 Août 2011

Taïeb Cherqaoui aurait-il déjà mal à son consensus, cette méthode qui semble pourtant  lui être si chère ? Depuis le début des concertations avec le personnel politique, le ministre de l’Intérieur a été un fervent adepte du consentement généralisé sur fond d’unanimité. « Pas de précipitation, et surtout parvenir à faire converger tous, en tout cas le plus grand nombre, au même objectif. C’est ainsi qu’il a procédé pour la date des élections législatives. Malgré toutes les pressions, Taïeb Cherqaoui n’avait pas fixé d’agenda électoral pré-établi. Il a préféré que des accords se dégagent sur les points en suspens, notamment le seuil, la liste nationale et le découpage électoral, des points qui continuent d’ailleurs de catalyser les divergences, avant d’avancer une quelconque date pour le rendez-vous électoral anticipé. Samedi dernier, une première date, celle du 11 novembre  a été simplement évoquée, sans qu’aucune décision ne soit prise. Très vite, l’hypothèse d’une campagne électorale en plein Aïd Al Adha a été écartée, l’Intérieur ne voulant visiblement pas multiplier les difficultés, les risques et surtout les tentations », explique un leader politique.
Lundi 15 août, aux premières heures du matin, c’est finalement la date du 25 novembre qui sera retenue pour les prochaines législatives. Tous les partis présents à cette réunion avec le ministre de l’Intérieur ont validé la date. Annonce pouvait alors en être faite officiellement. L’information fera le tour des rédactions d’ici et d’ailleurs. La nouvelle n’est pas anodine : pour être en phase avec la nouvelle Constitution,  le Maroc change ses institutions et fixe une date concrète pour ce faire. Au département de l’Intérieur, on pouvait enfin passer aux étapes suivantes, celles de toutes les divergences et tenter de trancher sur les questions du seuil électoral (3% ? 6% ? 8 ?...), de la liste nationale (liste exclusivement féminine ? liste paritaire femmes et jeunes de moins de 40 ans ?) et enfin le découpage électoral (échelle provinciale ? échelle des circonscriptions actuelles ?).
C’était sans compter avec la volte- face surprenante d’un parti de la majorité, le Rassemblement national des indépendants qui rendait public, mercredi, un communiqué pour rejeter la date fixée pour les législatives. « La méthodologie adoptée pour gérer cette étape n’a pas pris en compte les exigences à même de favoriser un climat de compromis ». Plus clairement, et le président du RNI en faisait la confidence à des journaux de la place, pas question pour ce parti d’être pénalisé par les débats sur la loi des finances qui se tiendront pendant la campagne électorale. « Mais c’est le cas pour tous les députés qui se représentent aux élections. Mezouar ne sera pas seul au Parlement en train de défendre son budget. On ne va tout de même  pas se mettre à fixer des agendas électoraux en fonction des attentes de chacun ! », proteste un député du PJD avant d’affirmer que la date du 25 novembre lui semble bien être définitive.
 
La pression des jeunes
 
 
Mauvais coup donné au consensus et à la capacité de négocier du ministre de l’Intérieur ou tout simplement sortie médiatique d’une formation politique dont le président est aussi un argentier du Royaume plus que jamais confronté à l’aggravation du déficit budgétaire ?
La pression n’en finit pas en tout cas de monter. Les organisations des jeunesses partisanes sont elles aussi montées au front médiatique. Dans une conférence de presse donnée, mercredi au siège de l’Istiqlal, « le mouvement de la jeunesse marocaine pour une représentativité politique maintenant » que composent 29 organisations de jeunesse et 17 structures de la société civile ont réclamé l’adoption d’une liste nationale paritaire des jeunes, faisant ainsi sienne la proposition du ministère de l’Intérieur contenue dans le projet de loi organique de la Chambre des députés. Pas question pour les représentants de cette jeunesse de rester exclus du processus électoral et en dehors des institutions représentatives. Haro sur tous ces partis qui s’élèvent contre l’instauration d’une liste dédiée aux jeunes. Le mouvement le dit haut et fort : il est prêt à entreprendre toute forme d’action militante pour défendre la représentativité des jeunes de ce pays. « Cette pression des organisations de jeunesse est finalement saine. A l’ombre d’une nouvelle Constitution et après les revendications des jeunes du Mouvement du 20 février, on ne peut valablement pas laisser toute une jeunesse en dehors des institutions avec pour seul canal d’expression la rue et ses pavés. Je suis persuadé que la revendication du mouvement  de la jeunesse marocaine pour une représentativité politique maintenant va peser dans la balance et que des partis vont finir par céder et admettre une liste nationale des jeunes », soutient ce responsable politique de gauche.
Des accords doivent encore être trouvés du côté du seuil électoral et du découpage. Si la majorité des « grands » partis se prononce en faveur du maintien du seuil de 6%, la question épineuse du découpage électoral promet d’être au cœur de débats vifs. Des contacts entre le PJD, l’USFP, l’Istiqlal et le RNI, avocats d’une circonscription à l’échelle provinciale, seraient à l’ordre du jour. Une pression de plus sur le ministre de l’Intérieur.


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1.Posté par abbas le 20/08/2011 06:00
Cherqaoui est désormais dans la mire de certains
des déclarations et des positions qui n'ont pas plu
et ils envoient leur cador incapable de tenir un bilan
qui nous propulse directement à la faillite
bouter et rentrer dans les reins de Cherqaoui
Souhaitons de la chance à cet homme sérieux qui est quand même,
il faut le dire, au dessus de la mêlée.

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