
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont tenté d’estimer la précision des émotions exprimées par le visage et celles exprimées par le corps. Ils ont ainsi montré à des volontaires des photos sur lesquelles des individus affichaient d’intenses émotions – en l’occurrence, des joueurs de tennis au moment de leur victoire ou de leur défaite. Puis, les chercheurs ont demandé à ces volontaires de se prononcer sur l’émotion dégagée (positive ou négative) sur chaque cliché. Point crucial : certaines photos ne montraient que le visage des champions, d’autres uniquement leur corps, d’autres enfin corps et visage.
Au final, il s’est avéré que les participants ont bien mieux deviné l’état d’esprit des sujets photographiés lorsque leur corps (avec ou sans la figure) apparaissait. Interrogés, les ‘cobayes’ ayant eu accès aux photos ‘visage + corps’ étaient convaincus d’avoir ‘lu’ la bonne réponse sur le visage observé, mais c’était bel et bien sur le corps puisque les gens n’avaient vu que les corps ayant montré des performances analogues. Au cours d'une seconde expérience, les chercheurs ont ensuite ‘brouillé les cartes’, utilisant des logiciels de retouche photographique pour affecter des visages exprimant telle émotion à des corps exprimant l’émotion contraire.
Les résultats de cette 2ème expérience n’ont fait que confirmer ceux de la 1ère, montrant un corps bien plus efficace pour exprimer les émotions. "Ces résultats montrent que lorsque les émotions deviennent extrêmement intenses, la différence entre expressions faciales positives et négatives se brouille", a dit le Dr Hillel Aviezer, directeur de l’étude. Le corps devient ainsi un bien meilleur miroir pour traduire ce qu'il se passe à l'intérieur. Le scientifique souligne que la découverte pourrait par exemple, aider à mieux communiquer avec les personnes autistes, peu réceptives aux signaux faciaux.