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Cet appel a été lancé lors d'une conférence sur le thème: "Enfants d’Afrique du Nord : accès à l’éducation, à la protection et au développement", organisée en marge de la 58ème session du Conseil des droits de l’Homme des Nations, qui se tient jusqu’au 04 avril.
"Chaque jour, des milliers d’enfants sont arrachés à leurs familles, exploités, et privés de leur enfance (...) De la Colombie à Haïti, du Sahel au nord du Nigeria, en passant par la République démocratique du Congo, les camps de Tindouf, en Algérie, les Philippines et le Myanmar, ces enfants sont piégés dans un cycle infernal de violence et de radicalisation orchestré par des groupes armés". Il s’agit d’un “crime contre l’humanité en pleine expansion”, déplore l’IRCPCS.
Le Centre, qui a effectué des enquêtes approfondies auprès d’anciens enfants soldats dans plusieurs régions chaudes dans le monde, estime qu’entre 250.000 à 500.000 enfants sont impliqués dans des conflits armés à l'échelle internationale.
Environ 300.000 de ces enfants sont supposés être activement engagés dans des combats, dont environ 120.000 en Afrique. “Ces enfants ne sont pas seulement envoyés au combat : ils sont utilisés comme espions, esclaves sexuels, porteurs, et boucliers humains”, souligne cette ONG créée en 2022 avec pour objectif de contribuer à la lutte contre le recrutement des enfants soldats, à travers notamment la sensibilisation sur leur sort, les processus de leur embrigadement, ainsi que sur les causes sous-jacentes qui alimentent ce fléau.
Passant en revue les faits alarmants concernant la situation des enfants dans plusieurs régions chaudes, le président de l’IRCPCS, Abdelkader Filali, s’est attardé sur la situation dans les camps de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie où la milice du polisario enrôle de force des enfants depuis 1982, les soumettant à un endoctrinement militaire et idéologique.
Parmi les exigences du Centre pour une action immédiate, il plaide avant tout pour la libération immédiate et inconditionnelle de tous les enfants détenus par des groupes armés, et propose la mise en place de programmes d’urgence pour leur réhabilitation avec à la clé des actions de soutien psychologique, médical et social.
M. Filali préconise aussi la mise en place d’un plan de rapatriement sous supervision internationale pour garantir leur retour en toute sécurité, insistant sur la responsabilité mondiale pour faire face à ce fléau, car “l’inaction n’est plus une option”.
L’ONG s’élève aussi contre l’impunité dont bénéficient les groupes armés responsables de ce fléau. “Le recrutement d’enfants est un crime de guerre. Pourtant, les coupables restent impunis, parfois même accueillis sur la scène internationale sous couvert de négociations. Nous refusons de détourner le regard”, souligne-t-elle.
Les gouvernements, les organisations humanitaires et la société civile doivent s’unir pour mettre fin à cette atrocité et exiger des comptes. “Empêcher le recrutement des enfants : un combat que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre”, conclut le Centre.
Cette conférence a, par ailleurs, été marquée par la participation des acteurs associatifs des provinces du Sud : Limam Boussif, président de l'Association régionale de la jeunesse de la région de Dakhla-Oued Eddahab, et Mostapha Ma Elainine, président du Centre maroco-hispano-latin pour les recherches stratégiques (CEEMEL), qui ont passé en revue les défis et les opportunités pour garantir les droits des enfants dans la région.
Ils ont mis l'accent sur l'importance de renforcer le cadre juridique pour les protéger, de garantir leur droit à une éducation de qualité et un développement global leur offrant un environnement sûr pour leur croissance et leur prospérité.
Les intervenants ont également souligné la nécessité de renforcer la coopération entre les gouvernements, la société civile et les organisations internationales pour garantir l’égalité des chances pour les enfants en Afrique du Nord, notamment à la lumière des défis auxquels sont confrontés certains groupes vulnérables.
A cet égard, les participants ont mis en évidence certaines expériences réussies dans la région, les provinces marocaines du Sud servant de modèle de premier plan de ce qui peut être réalisé dans le domaine de la protection des enfants et de la garantie de leurs droits au développement et à l’éducation.
Ces provinces ont connu des progrès remarquables dans la fourniture de services éducatifs, ce qui reflète l’importance d’adhérer à une vision intégrée qui garantit les droits des enfants comme élément essentiel du développement durable, ont-ils souligné, chiffres et indicateurs à l'appui.