![Stratégie de coopération Sud-Sud du Maroc : Une approche proactive, multidimensionnelle et inclusive Stratégie de coopération Sud-Sud du Maroc : Une approche proactive, multidimensionnelle et inclusive](https://www.libe.ma/photo/art/default/86361948-61443323.jpg?v=1739195828)
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Les crises sociales et économiques au Maroc : Un manque de vision stratégique et l'urgence d'une refonte des modes de gestion
Devant l’essoufflement des approches traditionnelles de la coopération internationale, fortement dominées par les pays du Nord et axées principalement sur l’aide et l’assistance, le partenariat Sud-Sud est appelé à jouer, à l’avenir, un rôle de plus en plus important dans un monde marqué par de profondes mutations géopolitiques, économiques et sociales.
A mesure que les dynamiques mondiales évoluent et que les divergences de vision géopolitique et d’intérêt économique entre nations s’accentuent, la coopération entre les pays du Sud se présente comme une alternative stratégique et un levier essentiel pour relever les défis de la croissance, du développement durable, de l’intégration régionale et de la résilience face aux crises mondiales. Elle offre aux pays en développement l’opportunité de construire un modèle de partenariat basé sur l’égalité, la solidarité et le respect des spécificités locales.
Un contexte mondial
en profonde transformation
Le contexte mondial connaît en effet de profondes mutations dont les effets se ressentent à différents niveaux des relations internationales et plus particulièrement en ce qui concerne le modèle de coopération Nord-Sud. Les changements intervenus dans l’environnement international depuis plusieurs décennies et ses principaux déterminants ont fortement contribué à la remise en cause de la nature des relations de coopération ayant prévalu jusqu’alors entre les pays du Nord et les pays du Sud. Parmi les changements majeurs, on relèvera plus particulièrement l’affaiblissement progressif de la domination économique et politique des pays du Nord avec la polarisation croissante entre grandes puissances (Etats-Unis, Chine, Russie) et la crise de confiance dans les institutions multilatérales traditionnelles qui sont perçues comme peu adaptées aux besoins des pays en développement.
Cette évolution s’est accompagnée, par ailleurs par la multiplication des crises globales ayant révélé la grande vulnérabilité des pays du Sud face à la nouvelle donne sur le plan plan international marquée, notamment, par la montée des inégalités, l’exacerbation des tensions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales et l’accélération du phénomène de dérèglement climatique. Parallèlement, la configuration économique mondiale s’inscrit dans une dynamique nouvelle et connaît de profondes transformations avec l’émergence des puissances du Sud comme la Chine, l’Inde et le Brésil, contribuant ainsi à la redéfinition d’un nouveau rôle aux économies en développement avec des investissements massifs dans les projets de coopération Sud-Sud.
Coopération Sud-Sud du Maroc
L’émergence d’une stratégie inclusive
Conscient des nouveaux enjeux des transformations en cours et de leurs implications sur la dynamique des relations internationales, le Maroc a pris les devants en adoptant une approche proactive et multidimensionnelle dans la promotion de la coopération Sud-Sud, en particulier avec les pays africains. Cette approchée érigée en une véritable stratégie, repose sur des actions concrètes aux niveaux diplomatique, économique, social et humain, renforçant ainsi notre pays dans son rôle d’acteur de premier ordre sur le continent.
Sur le plan diplomatique et bien avant sa réintégration de l’Union africaine en 2017, le Maroc a multiplié les accords de coopération avec les pays africains visant à faciliter le dialogue politique entre pays partenaires et à promouvoir les résolutions pacifiques des conflits. Cette orientation a conduit notre pays à jouer un rôle clé dans la médiation et l’instauration d’un climat de confiance favorisant la stabilité régionale. Elle lui a permis en même temps de renforcer sa position sur des dossiers nationaux stratégiques comme celui de l’intégrité territoriale auquel des pays africains, en nombre de plus en plus important, ne cessent d’apporter leur plein soutien.
Cette posture diplomatique a, par ailleurs ouvert la voie pour le Maroc à de nouvelles alliances stratégiques qui vont au-delà de son voisinage immédiat pour intégrer des espaces et des groupements économiques plus larges en Afrique. Le développement du projet de Gazoduc entre le Maroc et le Nigeria qui intègre plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest en donne l’exemple le plus marquant. Ce projet, qui revêt une dimension hautement stratégique, a un impact géopolitique fort en stimulant la dynamique de croissance des pays de la région, en renforçant leur intégration énergétique et en réduisant leur dépendance à d’autres fournisseurs internationaux.
Le processus des pays africains riverains de l’Atlantique
Un projet d’édification d’un bloc régional intégré, cohérent et solidaire
Le lancement de l’initiative des pays africains riverains de l’Atlantique s’inscrit également dans la même perspective. Cette initiative qui vise la promotion d’une alliance stratégique entre les pays africains de la façade atlantique apparaît aujourd’hui d’autant plus opportune qu’elle peut contribuer de façon significative à la réalisation de l’Agenda 2063 pour le continent. Dans un contexte géopolitique empreint d’incertitudes, l’émergence d’un bloc régional intégré, cohérent et solidaire tout au long de la côte atlantique du continent peut en effet jouer un rôle important pour la stabilité et la prospérité de la région.
Constituée de 22 pays représentant près de la moitié de la population du continent, la zone de l’Afrique atlantique est promise à une croissance soutenue dans les années à venir, compte tenu de l’importance et de la diversité de ses ressources naturelles, côtières, minières et énergétiques. Le déploiement de programmes de mise en valeur et de développement de ces ressources dans le cadre de la coopération régionale permettrait d’en optimiser la gestion et l’exploitation ainsi que leur revalorisation sur les marchés du continent et sur le plan international. Parallèlement, la revalorisation des ressources naturelles et la diversification de la production à travers des programmes intensifs d’industrialisation permettraient également une transformation des structures économiques, générant une valeur ajoutée accrue, créant plus d’emplois et réduisant, par là-même, la forte dépendance des pays de la région aux exportations de matières premières brutes.
Par ailleurs et au niveau commercial, les pays de la façade atlantique de l’Afrique peuvent, à travers leur action commune, négocier de meilleures conditions d’accès aux marchés et intensifier les flux des échanges avec les grands pôles de croissance à l’échelle internationale, que ce soit en Asie, en Europe ou en Amérique. Le positionnement géographique de la côte atlantique africaine en face du continent américain, d’une part, et au flanc sud de l’Europe, d’autre part, lui confère un avantage important pour l’essor des flux commerciaux entre ces trois grandes régions. Si, de plus, ce vaste espace intègre le continent asiatique à travers le projet de la route de la soie, l’impact économique n’en serait que démultiplié au bénéfice de l’ensemble de la région.
Mais par-delà les intérêts économiques aussi importants soient-ils, l’alliance des pays riverains de l’Atlantique permettra aux pays de la région de mieux affirmer leur présence sur la scène internationale et renforcer leur influence collective pour défendre les intérêts communs.
De plus, l’alliance, en agissant en tant que bloc solidaire et cohérent, peut établir des partenariats stratégiques avec les autres régions et organisations internationales qui bénéficient à l’ensemble de la zone. Œuvrant dans le cadre de l’Agenda 2063, cette alliance devrait contribuer au renforcement de l’intégration de toutes les régions africaines et leur inclusion à la dynamique de développement, et plus particulièrement les régions les plus défavorisées.
Relations entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne
Une coopération aux multiples dimensions : économique, sociale et humaine
Sur le plan économique, la coopération Sud-Sud, telle que préconisée par le Maroc, vise la promotion d’un modèle de croissance partagée avec ses partenaires du continent. Les efforts entrepris depuis plus de deux décennies dans le cadre de cette stratégie placent actuellement le Maroc parmi les premiers investisseurs africains dans le continent.
Les secteurs visés par les investissements du Maroc en Afrique subsaharienne sont diversifiés et concernent, notamment, les activités bancaires et financières, les infrastructures et le BTP, l’agriculture et l’industrie alimentaire ainsi que les énergies renouvelables, les télécommunications et les activités de commerce et de services. L’impact économique global de ces investissements est important et se ressent à travers le renforcement de l’intégration régionale, le développement des infrastructures locales, la création d’emploi et la réduction de la dépendance aux importations.
Sur le plan social, la coopération Sud-Sud, telle que pratiquée par le Maroc, privilégie une approche solidaire et inclusive avec un fort engagement pour le développement durable. Les actions entreprises en faveur des pays africains au titre de l’aide au développement et de la lutte contre la pauvreté à travers les projets de logements sociaux et la construction d’écoles et d’hôpitaux s’inscrivent dans ce cadre.
A mesure que les dynamiques mondiales évoluent et que les divergences de vision géopolitique et d’intérêt économique entre nations s’accentuent, la coopération entre les pays du Sud se présente comme une alternative stratégique et un levier essentiel pour relever les défis de la croissance, du développement durable, de l’intégration régionale et de la résilience face aux crises mondiales. Elle offre aux pays en développement l’opportunité de construire un modèle de partenariat basé sur l’égalité, la solidarité et le respect des spécificités locales.
Un contexte mondial
en profonde transformation
Le contexte mondial connaît en effet de profondes mutations dont les effets se ressentent à différents niveaux des relations internationales et plus particulièrement en ce qui concerne le modèle de coopération Nord-Sud. Les changements intervenus dans l’environnement international depuis plusieurs décennies et ses principaux déterminants ont fortement contribué à la remise en cause de la nature des relations de coopération ayant prévalu jusqu’alors entre les pays du Nord et les pays du Sud. Parmi les changements majeurs, on relèvera plus particulièrement l’affaiblissement progressif de la domination économique et politique des pays du Nord avec la polarisation croissante entre grandes puissances (Etats-Unis, Chine, Russie) et la crise de confiance dans les institutions multilatérales traditionnelles qui sont perçues comme peu adaptées aux besoins des pays en développement.
Cette évolution s’est accompagnée, par ailleurs par la multiplication des crises globales ayant révélé la grande vulnérabilité des pays du Sud face à la nouvelle donne sur le plan plan international marquée, notamment, par la montée des inégalités, l’exacerbation des tensions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales et l’accélération du phénomène de dérèglement climatique. Parallèlement, la configuration économique mondiale s’inscrit dans une dynamique nouvelle et connaît de profondes transformations avec l’émergence des puissances du Sud comme la Chine, l’Inde et le Brésil, contribuant ainsi à la redéfinition d’un nouveau rôle aux économies en développement avec des investissements massifs dans les projets de coopération Sud-Sud.
Coopération Sud-Sud du Maroc
L’émergence d’une stratégie inclusive
Conscient des nouveaux enjeux des transformations en cours et de leurs implications sur la dynamique des relations internationales, le Maroc a pris les devants en adoptant une approche proactive et multidimensionnelle dans la promotion de la coopération Sud-Sud, en particulier avec les pays africains. Cette approchée érigée en une véritable stratégie, repose sur des actions concrètes aux niveaux diplomatique, économique, social et humain, renforçant ainsi notre pays dans son rôle d’acteur de premier ordre sur le continent.
Sur le plan diplomatique et bien avant sa réintégration de l’Union africaine en 2017, le Maroc a multiplié les accords de coopération avec les pays africains visant à faciliter le dialogue politique entre pays partenaires et à promouvoir les résolutions pacifiques des conflits. Cette orientation a conduit notre pays à jouer un rôle clé dans la médiation et l’instauration d’un climat de confiance favorisant la stabilité régionale. Elle lui a permis en même temps de renforcer sa position sur des dossiers nationaux stratégiques comme celui de l’intégrité territoriale auquel des pays africains, en nombre de plus en plus important, ne cessent d’apporter leur plein soutien.
Cette posture diplomatique a, par ailleurs ouvert la voie pour le Maroc à de nouvelles alliances stratégiques qui vont au-delà de son voisinage immédiat pour intégrer des espaces et des groupements économiques plus larges en Afrique. Le développement du projet de Gazoduc entre le Maroc et le Nigeria qui intègre plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest en donne l’exemple le plus marquant. Ce projet, qui revêt une dimension hautement stratégique, a un impact géopolitique fort en stimulant la dynamique de croissance des pays de la région, en renforçant leur intégration énergétique et en réduisant leur dépendance à d’autres fournisseurs internationaux.
Le processus des pays africains riverains de l’Atlantique
Un projet d’édification d’un bloc régional intégré, cohérent et solidaire
Le lancement de l’initiative des pays africains riverains de l’Atlantique s’inscrit également dans la même perspective. Cette initiative qui vise la promotion d’une alliance stratégique entre les pays africains de la façade atlantique apparaît aujourd’hui d’autant plus opportune qu’elle peut contribuer de façon significative à la réalisation de l’Agenda 2063 pour le continent. Dans un contexte géopolitique empreint d’incertitudes, l’émergence d’un bloc régional intégré, cohérent et solidaire tout au long de la côte atlantique du continent peut en effet jouer un rôle important pour la stabilité et la prospérité de la région.
Constituée de 22 pays représentant près de la moitié de la population du continent, la zone de l’Afrique atlantique est promise à une croissance soutenue dans les années à venir, compte tenu de l’importance et de la diversité de ses ressources naturelles, côtières, minières et énergétiques. Le déploiement de programmes de mise en valeur et de développement de ces ressources dans le cadre de la coopération régionale permettrait d’en optimiser la gestion et l’exploitation ainsi que leur revalorisation sur les marchés du continent et sur le plan international. Parallèlement, la revalorisation des ressources naturelles et la diversification de la production à travers des programmes intensifs d’industrialisation permettraient également une transformation des structures économiques, générant une valeur ajoutée accrue, créant plus d’emplois et réduisant, par là-même, la forte dépendance des pays de la région aux exportations de matières premières brutes.
Par ailleurs et au niveau commercial, les pays de la façade atlantique de l’Afrique peuvent, à travers leur action commune, négocier de meilleures conditions d’accès aux marchés et intensifier les flux des échanges avec les grands pôles de croissance à l’échelle internationale, que ce soit en Asie, en Europe ou en Amérique. Le positionnement géographique de la côte atlantique africaine en face du continent américain, d’une part, et au flanc sud de l’Europe, d’autre part, lui confère un avantage important pour l’essor des flux commerciaux entre ces trois grandes régions. Si, de plus, ce vaste espace intègre le continent asiatique à travers le projet de la route de la soie, l’impact économique n’en serait que démultiplié au bénéfice de l’ensemble de la région.
Mais par-delà les intérêts économiques aussi importants soient-ils, l’alliance des pays riverains de l’Atlantique permettra aux pays de la région de mieux affirmer leur présence sur la scène internationale et renforcer leur influence collective pour défendre les intérêts communs.
De plus, l’alliance, en agissant en tant que bloc solidaire et cohérent, peut établir des partenariats stratégiques avec les autres régions et organisations internationales qui bénéficient à l’ensemble de la zone. Œuvrant dans le cadre de l’Agenda 2063, cette alliance devrait contribuer au renforcement de l’intégration de toutes les régions africaines et leur inclusion à la dynamique de développement, et plus particulièrement les régions les plus défavorisées.
Relations entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne
Une coopération aux multiples dimensions : économique, sociale et humaine
Sur le plan économique, la coopération Sud-Sud, telle que préconisée par le Maroc, vise la promotion d’un modèle de croissance partagée avec ses partenaires du continent. Les efforts entrepris depuis plus de deux décennies dans le cadre de cette stratégie placent actuellement le Maroc parmi les premiers investisseurs africains dans le continent.
Les secteurs visés par les investissements du Maroc en Afrique subsaharienne sont diversifiés et concernent, notamment, les activités bancaires et financières, les infrastructures et le BTP, l’agriculture et l’industrie alimentaire ainsi que les énergies renouvelables, les télécommunications et les activités de commerce et de services. L’impact économique global de ces investissements est important et se ressent à travers le renforcement de l’intégration régionale, le développement des infrastructures locales, la création d’emploi et la réduction de la dépendance aux importations.
Sur le plan social, la coopération Sud-Sud, telle que pratiquée par le Maroc, privilégie une approche solidaire et inclusive avec un fort engagement pour le développement durable. Les actions entreprises en faveur des pays africains au titre de l’aide au développement et de la lutte contre la pauvreté à travers les projets de logements sociaux et la construction d’écoles et d’hôpitaux s’inscrivent dans ce cadre.
Il en est de même des programmes d’éducation et de formation avec l’octroi de milliers de bourses aux étudiants africains pour la poursuite de leurs études dans les universités et les centres de formation au Maroc.
Le secteur de la santé et de la coopération médicale bénéficie également d’un intérêt particulier dans les programmes de coopération avec les partenaires africains sous forme d’assistance directe, d’envoi d’aides médicales et de formation du personnel.
Enfin, sur le plan humanitaire, le Maroc adopte une politique migratoire permettant l’intégration des migrants subsahariens et leur inclusion économique et sociale à travers l’accès aux soins, à l’éducation et au travail.
Habib El Malki
Le secteur de la santé et de la coopération médicale bénéficie également d’un intérêt particulier dans les programmes de coopération avec les partenaires africains sous forme d’assistance directe, d’envoi d’aides médicales et de formation du personnel.
Enfin, sur le plan humanitaire, le Maroc adopte une politique migratoire permettant l’intégration des migrants subsahariens et leur inclusion économique et sociale à travers l’accès aux soins, à l’éducation et au travail.
Habib El Malki