Jeudi 27 Mars




Investissement dans le championnat marocain : Vers une puissance économique et sportive à la hauteur du rayonnement et du statut du Maroc dans le monde


Ilyass El Harfaoui
Lundi 24 Mars 2025

Il est indiscutable que le championnat marocain possède tous les ingrédients pour devenir l'une des ligues les plus puissantes d'Afrique et du monde arabe. En effet, le football marocain dispose d'une excellente infrastructure, avec des stades modernes de classe mondiale tels que le Complexe Mohammed V à Casablanca, le Grand stade de Tanger et le stade Moulay Abdellah à Rabat, ainsi que de nouveaux stades en cours de préparation pour la Coupe du monde 2030.

En outre, les supporters marocains sont parmi les plus passionnés au monde, créant une ambiance exceptionnelle à l'intérieur des stades, et certains clubs comme le Wydad et le Raja ont une base de supporters qui dépasse les frontières locales grâce à leur créativité constante dans les tribunes
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Bien que le football marocain soit devenu mondialement reconnaissable grâce aux récents succès de l'équipe nationale, qui a notamment atteint les demi-finales de la Coupe du monde 2022 et remporté une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Paris 2024, il souffre encore de problèmes structurels qui l'empêchent d'atteindre un rayonnement à la hauteur du statut que le Maroc a occupé sur la scène internationale du football. De ce fait, le championnat national reste encore loin d'un véritable professionnalisme et mérite d’être structuré et modernisé.

C'est pourquoi un véritable investissement doit être réalisé dans le championnat marocain, car il possède toutes les qualités qui le placent parmi les meilleurs au monde, qu'il s'agisse de la qualité des stades, de la relève et des talents footballistiques, ou encore de l'importante base de supporters qui fait du championnat local une véritable opportunité économique et sportive.

Donc, il est temps de restructurer et de moderniser le championnat, et de faire appel à des investisseurs capables d'en augmenter la valeur, afin que les clubs ne soient plus seulement des équipes sportives se disputant des titres, mais des institutions économiques qui contribuent à l'économie nationale. Le football moderne n'est plus seulement un sport, mais une industrie qui génère d'énormes profits, et le championnat marocain peut s'inscrire dans cette tendance mondiale si des stratégies de marketing efficaces et des investissements solides sont réalisés.

En effet, l'un des principaux obstacles au développement du championnat marocain est la faiblesse de la structure financière et administrative des clubs, car de nombreuses équipes souffrent de dettes et d'un manque de stabilité administrative, ce qui entrave leur développement à long terme. La principale solution à ce problème consiste à activer le projet de transformation des clubs en véritables sociétés sportives, comme cela se fait dans les principales ligues européennes. L'expérience de certaines ligues africaines, par exemple, est un modèle de réussite, car la ligue s'appuie sur d'énormes contrats de sponsoring et des droits de télévision qui génèrent des profits importants. Des clubs comme Mamelodi Sundowns sont un exemple de gestion réussie, tout comme Al Ahly d’Égypte, qui génèrent des revenus importants chaque année.

En outre, et au Moyen-Orient, le championnat d'Arabie saoudite est un modèle d'investissement sportif réussi, où le projet de privatisation et les investissements importants ont attiré des stars internationales, augmentant la valeur marchande et les recettes annuelles du championnat. La ligue égyptienne commence également à bénéficier de contrats de télévision et de parrainage, malgré quelques difficultés financières.

Parallèlement à ces actions, la formation et les académies restent la clé du succès de toute ligue professionnelle, ce qui nécessite le développement d'écoles et d'académies de football. Dans ce contexte, l'Académie Mohammed VI a prouvé son efficacité en produisant des joueurs exceptionnels tels que Nayef Akrad, Azzedine Ounahi et Youssef En Nesyri, mais ce modèle doit être étendu à tous les clubs pour assurer la production continue de talents qui amélioreront le niveau et la qualité du championnat marocain.

Les partenariats avec les grandes ligues européennes constituent une étape stratégique pour l'échange d'expertise et de techniques entre les clubs marocains et leurs homologues européens. L'idée de conclure des accords avec les ligues espagnole, anglaise ou italienne pour disputer des matchs amicaux et effectuer des stages d'entraînement contribuera à élever le niveau de compétition dans le championnat marocain. Ce dernier peut également s'inspirer du modèle de la ligue française, qui a conclu des accords avec des clubs chinois pour développer le football en Asie, ce qui a renforcé son statut à l'échelle mondiale. En effet, le Maroc pourrait suivre la même approche en établissant des partenariats avec des clubs européens pour développer les infrastructures, échanger des compétences et obtenir des avantages techniques et économiques à long terme.

L'arbitrage reste l'un des plus grands problèmes affectant la crédibilité des tournois locaux, ce qui nécessite de travailler à l'amélioration du niveau des arbitres et d'appliquer davantage la technologie pour garantir l'intégrité des compétitions. L'utilisation de la VAR devrait être plus précise et plus professionnelle, tout en assurant une formation continue des arbitres afin de minimiser les erreurs d'arbitrage qui affectent la réputation du tournoi.

En outre, la crédibilité du tournoi peut être renforcée en faisant appel à des arbitres étrangers pour les matchs importants, comme c'est le cas dans certaines ligues arabes telles que les ligues saoudienne et égyptienne. Cette mesure minimiserait les controverses sur l'arbitrage et renforcerait la confiance des clubs et des supporters dans l'intégrité de la compétition, en particulier lors des matches qui déterminent l'identité du champion ou des équipes qui se qualifient pour les compétitions continentales.

La télédiffusion reste l'une des sources de revenus les plus importantes du football moderne, mais le championnat marocain est encore loin de maximiser les bénéfices de ce secteur. Par exemple, la ligue égyptienne génère des revenus annuels importants grâce aux droits de télévision, tandis que certaines ligues en Afrique du Sud génèrent des chiffres importants chaque année grâce à des contrats de diffusion solides avec les principaux réseaux sportifs. En revanche, le championnat marocain dépend encore de contrats de diffusion faibles qui ne correspondent pas à sa valeur réelle, ce qui affecte les revenus des clubs et limite leur capacité à se développer.

Pour réaliser un saut qualitatif, il faut améliorer la qualité de la diffusion télévisuelle en investissant dans des technologies de diffusion avancées et en élargissant la base de téléspectateurs grâce à des partenariats avec des plateformes numériques mondiales et régionales. Il est également possible de capitaliser sur les expériences réussies dans la région, comme la Ligue d'Arabie Saoudite, qui a pu augmenter ses revenus grâce à des accords avec les grands réseaux sportifs. L'augmentation de la valeur de la diffusion télévisuelle contribuera à attirer davantage d'investissements et à renforcer la compétitivité financière des clubs marocains aux niveaux continental et mondial.

La réforme du championnat marocain n'est plus une option, mais une nécessité urgente pour en faire un véritable concurrent des grands championnats d'Afrique et du monde arabe.

Pour ce faire, il faut activer les sociétés sportives, développer la structure financière des clubs, améliorer la diffusion télévisuelle, investir dans la formation, développer l'arbitrage et établir des partenariats internationaux pour renforcer la compétitivité. Le Maroc doit également se concentrer sur le marketing professionnel du tournoi afin d'attirer les investissements et les sponsors, et renforcer sa présence sur les plateformes de médias numériques. Il est temps de développer et d'améliorer la qualité du championnat marocain et d'y investir pour qu'il soit à la hauteur du statut mondial qu'occupe désormais le football marocain.

Par Ilyass El Harfaoui


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