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Une femme pure
Une société est la résultante de plusieurs paramètres. Chaque jour, dans la vie d’un pays et d’un peuple, sinon de l’univers, peut apporter les surprises les plus inattendues. Cependant, il y a quelques événements itératifs dues à la nature ou à la bêtise humaine qui reviennent souvent et qui ont marqué l’histoire depuis l’existence de l’homme sur la planète terre. La mémoire de l’être humain a été forgée par ces phénomènes à tel point que certaines années portent encore le nom de ces événements qui les ont marqués: l’année de la sécheresse, l’année des inondations etc… Les contes et légendes, les livres d’histoire, les religions pullulent des souvenirs de ces calamités. Ces dernières ont servi à façonner les esprits et les comportements, à créer la confusion dans les croyances et continuent même aujourd’hui à impressionner beaucoup de gens malgré les explications scientifiques et rationnelles de ces phénomènes. L’homme avait considéré le tremblement de terre, la foudre qui tombe du ciel et qui brûle la forêt, les tempêtes de neige ou de pluie qui détruisent les maisons et tuent les hommes et les bêtes, comme des calamités divines, envoyées par une puissance supérieure, habitant le ciel ou sous la terre, pour punir les hommes et surtout les femmes à cause de leurs péchés et à cause de leur responsabilité d’avoir jeté les hommes hors du paradis.
Aujourd’hui, toutes ces choses sont mesurées, pesées, emballées et livrées à domiciles aux grands laboratoires scientifiques des universités, des Etats et des armées à tel point que presque toutes ces calamités peuvent être prévues à l’avance. Mais cela ne semble avoir aucune prise sur les dirigeants de plusieurs pays : les mêmes catastrophes provoquent les mêmes effets destructeurs sur les biens et sur les hommes et les âmes depuis des siècles sans faire bouger le lobe des oreilles des responsables.
Aristote, dans les écrits parvenus jusqu’à nous, a décrit, depuis des millénaires, les différents systèmes de gouvernance. Il a fait l’inventaire de toutes les façons de diriger une cité. Les Romains ont écrit la nomenclature de toutes sortes de droits, les religions ont ajouté leur grain de poivre en balisant le comportement du croyant face aux calamités naturelles et humaines. Les historiens ont rapporté le moindre des faits vécus par l’humanité depuis la nuit des temps jusqu’à présent. Dans les familles, chacun et chacune y est allé de ses contes de grand-mère ou de ses souvenirs d’un autre temps. Toutes ces belles choses ont constitué et constituent encore le substrat de la culture d’un peuple, de l’inconscient collectif que l’on se transmet de générations en générations. Le contrat social qui permet aux gens de vivre ensemble sans s’entretuer et qui a abouti à la délégation du pouvoir à ceux des meilleurs parmi eux pour les diriger et gérer, dans l’intérêt de tous, les biens publics. Donc le monde a été livré clé en main aux générations présentes. Et comme le dit l’adage « ils n’ont crée les meules qu’après être fatigués de croquer ». Cependant on a beau étudier le droit objectif, gréco-romain, napoléonien et international dans les plus grandes universités du monde l’approche d’un problème serait-elle identique d’une culture à l’autre?
La question serait de connaître le rapport entre les décisions prises par les gouvernants et l’histoire et la culture de leur pays? Est-ce que cette histoire et cette culture ne constituent-elles pas un inconscient collectif et un référent, même indirect, qui influencerait ou guiderait les décisions des dirigeants? En parlant de culture, il s’agit de celle inculquée implicitement à la maison, dans la rue et dans les relations informelles entre les gens en général, et entre les générations, en particulier. D’ailleurs on peut pousser le raisonnement en se posant une autre question sur l’influence de cette culture informelle sur la culture savante qui est consignée et enseignée dans les écoles, les universités et reproduites dans les œuvres d’art en général.
En dehors de la puissance ou de la pauvreté d’un pays, situation supposée offrir les moyens qui détermineraient une décision souveraine ou soumise, selon les besoins : la culture des dirigeants influencerait-elle la prise des décisions? Autrement dit quel serait le réfèrent immédiat du dirigeant pour se tirer d’affaire : un conte de grand-mère mettant en prise la sagesse de l’hérisson et l’agressivité du lion ou les héros d’un film avec leurs armes et leurs techniques de combat ? Si la force et l’agressivité des pays occidentaux avaient dominé une grande partie de l’histoire de l’humanité, aujourd’hui d’autres cultures et d’autres puissances économiques, d’une ère culturelle différente, ont émergé et tentent de récupérer leur puissance d’antan. Jusqu’à ces dernières années, le monde était construit sur le modèle et la culture judéo-chrétiens qui a justifié l’impérialisme et le colonialisme et a érigé ses concepts en tant qu’aune pour établir une échelle de valeurs où les autres cultures occupaient le bas. Aujourd’hui, la culture bouddhiste, dans toutes ses variantes, s’impose et s’oppose, dans le calme et la sérénité, à des cultures tonitruantes et menaçantes.
L’opposition actuelle se manifeste dans les deux plus célèbres livres sur l’art de la guerre: celui de Sun Tsu (…) et celui de Clausewitz (…). Bien que la culture bouddhiste ait montré depuis très longtemps ses capacités à gérer à sa manière la politique et l’économie, le surgissement d’un système de valeurs et de besoins différents s’est imposé par la force. Seul le Japon avait compris, assez tôt, le danger de la nouvelle culture émergente et s’est préparé pour s’en défendre. L’ère Meiji, à partir de 1867, a été le début de l’ouverture des intellectuels et des dirigeants nippons aux sciences exactes et aux techniques occidentales.
Cela ne s’était pas fait sans difficultés mais l’empereur avait compris que l’ère de la bravoure et des combats loyaux des Samouraïs étaient révolus. Mais son pays a été réduit en cendre faute d’être colonisé. C’était aussi le cas de plusieurs pays musulmans comme l’Egypte et le Maroc qui avaient envoyé des étudiants apprendre les techniques occidentales mais au retour de tous ces ingénieurs et ces officiers, ils furent mis à l’écart par les tenants de la tradition qui avaient peur de perdre leurs avantages. Ainsi l’échelle de valeur chevaleresque disparaît devant tous les envahisseurs imbus de leur puissance militaire et politiques et plusieurs peuples se virent colonisés à cause de l’aveuglément de leurs dirigeants. Toutes les invasions arrivées dans l’histoire de l’humanité ont été l’œuvre de gens sans scrupules et surtout avides et misérables. Ils ne se sont souciés ni de vérité ni d’humanité ni de respect pour la parole donnée ni pour la moindre des valeurs morales qui gèrent les relations entre les gens. C’est que ces envahisseurs ne considéraient pas leurs interlocuteurs comme des êtres humains. Certains mêmes sont allés jusqu’à se demander si ces gens-là avaient une âme ou étaient égaux aux bêtes. Théories pour justifier les massacres et les spoliations des terres en Amérique Latine, en Afrique, en Asie et dans les îles du Pacifique. Les prêtres accompagnaient les soldats et les deux sont suivis par les hommes d’affaires et les banquiers. Toute une littérature souvent triomphaliste et parfois critique a été inspiré par les exploits de ces aventuriers, sans foi ni loi, portés au pinacle pour des victoires sanglantes contre des peuples hospitaliers et sans défense. Vercors dans son roman « Les animaux dénaturés » ou Pierre Boule dans « La planète des singes » en sont le petit bout de l’iceberg de cette littérature. Le cinéma n’en a pas échappé quand tout un genre fut dédié au plus grand massacre humain. Un ethnocide fut célébré par le western et où la victime fut diabolisée en lui prêtant le comportement sauvage de son bourreau : ce n’était pas les Indiens qui scalpaient leur victime mais c’était bel et bien les blancs envahisseurs. Les jeunes recrues anglaises venues passer leur service militaire en Amérique, emportaient dans leur bagage des chevelures ornées de tresses et d’objets sacrés des indiens qu’ils accrochaient aux murs de leurs foyer à Londres ou à Manchester pour les décorer de la preuve de leur courage.
Par Moha Souag
Aujourd’hui, toutes ces choses sont mesurées, pesées, emballées et livrées à domiciles aux grands laboratoires scientifiques des universités, des Etats et des armées à tel point que presque toutes ces calamités peuvent être prévues à l’avance. Mais cela ne semble avoir aucune prise sur les dirigeants de plusieurs pays : les mêmes catastrophes provoquent les mêmes effets destructeurs sur les biens et sur les hommes et les âmes depuis des siècles sans faire bouger le lobe des oreilles des responsables.
Aristote, dans les écrits parvenus jusqu’à nous, a décrit, depuis des millénaires, les différents systèmes de gouvernance. Il a fait l’inventaire de toutes les façons de diriger une cité. Les Romains ont écrit la nomenclature de toutes sortes de droits, les religions ont ajouté leur grain de poivre en balisant le comportement du croyant face aux calamités naturelles et humaines. Les historiens ont rapporté le moindre des faits vécus par l’humanité depuis la nuit des temps jusqu’à présent. Dans les familles, chacun et chacune y est allé de ses contes de grand-mère ou de ses souvenirs d’un autre temps. Toutes ces belles choses ont constitué et constituent encore le substrat de la culture d’un peuple, de l’inconscient collectif que l’on se transmet de générations en générations. Le contrat social qui permet aux gens de vivre ensemble sans s’entretuer et qui a abouti à la délégation du pouvoir à ceux des meilleurs parmi eux pour les diriger et gérer, dans l’intérêt de tous, les biens publics. Donc le monde a été livré clé en main aux générations présentes. Et comme le dit l’adage « ils n’ont crée les meules qu’après être fatigués de croquer ». Cependant on a beau étudier le droit objectif, gréco-romain, napoléonien et international dans les plus grandes universités du monde l’approche d’un problème serait-elle identique d’une culture à l’autre?
La question serait de connaître le rapport entre les décisions prises par les gouvernants et l’histoire et la culture de leur pays? Est-ce que cette histoire et cette culture ne constituent-elles pas un inconscient collectif et un référent, même indirect, qui influencerait ou guiderait les décisions des dirigeants? En parlant de culture, il s’agit de celle inculquée implicitement à la maison, dans la rue et dans les relations informelles entre les gens en général, et entre les générations, en particulier. D’ailleurs on peut pousser le raisonnement en se posant une autre question sur l’influence de cette culture informelle sur la culture savante qui est consignée et enseignée dans les écoles, les universités et reproduites dans les œuvres d’art en général.
En dehors de la puissance ou de la pauvreté d’un pays, situation supposée offrir les moyens qui détermineraient une décision souveraine ou soumise, selon les besoins : la culture des dirigeants influencerait-elle la prise des décisions? Autrement dit quel serait le réfèrent immédiat du dirigeant pour se tirer d’affaire : un conte de grand-mère mettant en prise la sagesse de l’hérisson et l’agressivité du lion ou les héros d’un film avec leurs armes et leurs techniques de combat ? Si la force et l’agressivité des pays occidentaux avaient dominé une grande partie de l’histoire de l’humanité, aujourd’hui d’autres cultures et d’autres puissances économiques, d’une ère culturelle différente, ont émergé et tentent de récupérer leur puissance d’antan. Jusqu’à ces dernières années, le monde était construit sur le modèle et la culture judéo-chrétiens qui a justifié l’impérialisme et le colonialisme et a érigé ses concepts en tant qu’aune pour établir une échelle de valeurs où les autres cultures occupaient le bas. Aujourd’hui, la culture bouddhiste, dans toutes ses variantes, s’impose et s’oppose, dans le calme et la sérénité, à des cultures tonitruantes et menaçantes.
L’opposition actuelle se manifeste dans les deux plus célèbres livres sur l’art de la guerre: celui de Sun Tsu (…) et celui de Clausewitz (…). Bien que la culture bouddhiste ait montré depuis très longtemps ses capacités à gérer à sa manière la politique et l’économie, le surgissement d’un système de valeurs et de besoins différents s’est imposé par la force. Seul le Japon avait compris, assez tôt, le danger de la nouvelle culture émergente et s’est préparé pour s’en défendre. L’ère Meiji, à partir de 1867, a été le début de l’ouverture des intellectuels et des dirigeants nippons aux sciences exactes et aux techniques occidentales.
Cela ne s’était pas fait sans difficultés mais l’empereur avait compris que l’ère de la bravoure et des combats loyaux des Samouraïs étaient révolus. Mais son pays a été réduit en cendre faute d’être colonisé. C’était aussi le cas de plusieurs pays musulmans comme l’Egypte et le Maroc qui avaient envoyé des étudiants apprendre les techniques occidentales mais au retour de tous ces ingénieurs et ces officiers, ils furent mis à l’écart par les tenants de la tradition qui avaient peur de perdre leurs avantages. Ainsi l’échelle de valeur chevaleresque disparaît devant tous les envahisseurs imbus de leur puissance militaire et politiques et plusieurs peuples se virent colonisés à cause de l’aveuglément de leurs dirigeants. Toutes les invasions arrivées dans l’histoire de l’humanité ont été l’œuvre de gens sans scrupules et surtout avides et misérables. Ils ne se sont souciés ni de vérité ni d’humanité ni de respect pour la parole donnée ni pour la moindre des valeurs morales qui gèrent les relations entre les gens. C’est que ces envahisseurs ne considéraient pas leurs interlocuteurs comme des êtres humains. Certains mêmes sont allés jusqu’à se demander si ces gens-là avaient une âme ou étaient égaux aux bêtes. Théories pour justifier les massacres et les spoliations des terres en Amérique Latine, en Afrique, en Asie et dans les îles du Pacifique. Les prêtres accompagnaient les soldats et les deux sont suivis par les hommes d’affaires et les banquiers. Toute une littérature souvent triomphaliste et parfois critique a été inspiré par les exploits de ces aventuriers, sans foi ni loi, portés au pinacle pour des victoires sanglantes contre des peuples hospitaliers et sans défense. Vercors dans son roman « Les animaux dénaturés » ou Pierre Boule dans « La planète des singes » en sont le petit bout de l’iceberg de cette littérature. Le cinéma n’en a pas échappé quand tout un genre fut dédié au plus grand massacre humain. Un ethnocide fut célébré par le western et où la victime fut diabolisée en lui prêtant le comportement sauvage de son bourreau : ce n’était pas les Indiens qui scalpaient leur victime mais c’était bel et bien les blancs envahisseurs. Les jeunes recrues anglaises venues passer leur service militaire en Amérique, emportaient dans leur bagage des chevelures ornées de tresses et d’objets sacrés des indiens qu’ils accrochaient aux murs de leurs foyer à Londres ou à Manchester pour les décorer de la preuve de leur courage.
Par Moha Souag