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La réforme est le fruit d’une loi de fin 2010, promue par le gouvernement socialiste d’Evo Morales, le premier président amérindien (aymara) de Bolivie, dans sa volonté de «refondation indigène» du pays à majorité amérindienne: les institutions, l’économie, et à présent l’éducation.
Le nouveau programme pour les 12 ans de primaire et de secondaire, du moins les directives du ministère, instituent que l’Education a une mission «décolonisatrice, libératrice, révolutionnaire, anti-impérialiste, dé-patriarcalisante et transformatrice des structures économiques et sociales».
Selon le texte dont l’AFP a eu connaissance, la réforme veut «dépasser les dogmes du savoir par disciplines (...) en valorisant les dimensions spirituelle, psychologique, philosophique et cosmique de l’homme, pour bâtir un savoir fondé sur la relation entre les êtres, la Terre mère et le cosmos».
La réforme a été dénoncée par le principal syndicat enseignant comme un «retour de deux siècles en arrière en matière d’enseignement», avec un accent sur un savoir «pré-scientifique, empirique et intuitif».
Le programme scolaire sera appliqué «graduellement et en concertation», a assuré lundi le ministre de l’Education Roberto Aguilar.
Très général à ce stade, il ouvre des pistes qui intriguent ou inquiètent.
Ainsi en mathématiques, il prévoit l’enseignement de «la symbolique numérique dans les cultures de l’Abya Yala (nom originaire de l’Amérique en Amérique centrale): les chiffres naturels dans le cosmos et les chiffres dans l’économie des peuples ancestraux».
En matière de langues, il établit que seront enseignés «les systèmes de langage créés dans l’Abya Yala» et «les expressions non littéraires liées à la Terre mère et au cosmos».
Fondamentalement il s’attaque à la place centrale du catholicisme. Le cours de religion, qui lui était essentiellement voué, doit être remplacé par un cours de «valeurs, spiritualité et religion», qui traitera notamment de la vision du monde des peuples indigènes.
L’évangélisation catholique et l’éducation aux mains des ordres religieux ont été «l’un des plus forts soutiens de l’établissement d’un ordre colonial», déclare le texte ministériel.
«La loi est vouée à l’échec, car elle est antiscientifique et rétrograde», et en fin de compte, «veut nous faire soumettre le savoir scientifique accumulé à des connaissances basées sur l’animisme», a jugé Jose Luis Alvarez, dirigeant de l’influent syndicat (trotskyste) des enseignants de La Paz.
Lundi autour des écoles régnait surtout la confusion, et une majorité d’enseignants sondés affirmaient mal connaître le fond du nouveau programme, ne pas avoir été formés, et ne pas disposer des outils ou supports pour l’appliquer. «Nous avons des problèmes avec le nouveau plan d’études du gouvernement, car il n’a pas été diffusé», déclarait à l’AFP Roberto Ayala, président du Conseil du collège Venezuela de La Paz.
«Nous utilisons encore le système antérieur, car le gouvernement ne nous a rien envoyé pour l’instant», avouait à la télévision TV-PAT un enseignant du collège public Hugo Davila.