L'industrie automobile européenne demande plus de flexibilité dans l'introduction des normes CO2


Libé
Jeudi 6 Mars 2025

L'Association des constructeurs européens d'automobiles (Acea) a appelé les législateurs de l’Union européenne à davantage de flexibilité dans l'introduction de normes CO2 plus strictes.

L’appel lancé par l’industrie automobile européenne intervient alors que les constructeurs doivent respecter, dès cette année, un niveau moyen d'émissions annuel par voiture vendue encore plus bas.

'’Les nouveaux objectifs CO2 que les constructeurs automobiles européens doivent atteindre en 2025 risquent de leur imposer des amendes de plusieurs milliards", alerte l’Acea.

Selon Sigrid de Vries, directrice générale de l'Acea, ‘’les constructeurs automobiles européens sont confrontés à des amendes préjudiciables si les objectifs de CO2 ne sont pas atteints, et ce en raison de facteurs sur lesquels ils n'ont en grande partie aucune influence", citant notamment le déploiement de l'infrastructure de recharge pour les voitures électriques, qui est ‘’encore insuffisant dans de nombreux pays’’.
Se basant sur les chiffres de vente de 2024, l’Acea estime que les amendes pour les constructeurs pourraient atteindre 16 milliards d'euros en 2025.

D’après Mme de Vries, les trois solutions pour éviter les amendes - réduire drastiquement la production de véhicules à carburant, acheter des droits d'émission ou baisser radicalement les prix des voitures électriques – ‘’seraient également trop lourdes financièrement pour le secteur’’.

"Une étude de la Commission européenne a montré que les constructeurs européens produisent déjà des voitures électriques à perte, et ce n'est pas tenable", a-t-elle souligné.
L'Association des constructeurs européens d'automobiles propose donc deux "solutions rapides et concrètes’’ pour atténuer l'impact sur les constructeurs et rendre la transition "plus gérable".

La première option est un durcissement progressif des normes, qui s'appliqueraient à 90% des véhicules vendus en 2025 et à 95% en 2026. La seconde option consiste à appliquer des limites plus strictes sur la moyenne totale de la période 2025-2029, permettant de compenser ultérieurement le non-respect des normes en début de période.

Le secteur espère obtenir des clarifications de la Commission européenne début mars. "Nous ne pouvons pas nous permettre les atermoiements de l'UE. Les investissements sont en suspens jusqu'à ce que nous ayons des éclaircissements", a conclu la directrice de l'Acea.
 


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