Union du Maghreb arabe : Echanges commerciaux trop peu signifiants


Achir Karim
Mercredi 13 Janvier 2010

Union du Maghreb arabe : Echanges commerciaux trop peu signifiants
Comme cette étoile filante, le Maghreb demeure un rêve. Un vieux rêve que l'on caressait depuis les indépendances des pays de l'Occident musulman. Par intérêt et par souci de solidarité, les premiers fondateurs du « Grand Maghreb Arabe », anticipant les évolutions économiques et politiques, voulaient unir leurs forces, rapprocher les peuples…ériger cette région en zone économique comme point de départ d'une formidable  croissance et d'une meilleure répartition des richesses.
Plus d'un demi-siècle après la Conférence de Tanger, il est encore difficile de connaître la couleur du ciel aux pays du Maghreb. Ce vieux rêve tourne parfois au cauchemar. Par calcul politique des uns, et par ostracisme des autres. Aujourd'hui, compte tenu des avancées aléatoires, rares sont les hommes politiques qui manifestent leur confiance dans la solidité de cet idéal. Du moins à court terme.
De temps en temps, on virevolte à l'appel. Puis, silence. Le calme plat. On rentre la tête dans les épaules et on ne bouge plus. Pourtant, tout le monde sait que la construction du Maghreb n'est pas une fatalité, mais une nécessité impérieuse pour faire face aux groupements régionaux et peser dans les négociations internationales. Finalement, tout dépendra de la capacité des décideurs politiques à dépasser les égoïsmes et à regarder de près l'intérêt général des peuples de ce Grand Maghreb Arabe.
Une première lueur nous vient de Tripoli, avec la décision prise à l'issue du 29ème Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union du Maghreb Arabe (tenu le 29 décembre 2009 à Tripoli) de lancer « la Banque maghrébine d'investissement et du commerce extérieur».
Pour une fois, selon le secrétaire du comité populaire général libyen des Relations extérieurs et de la Coopération internationale, Moussa Koussa, «le Conseil a réussi à régler, dans un cadre serein, l'épineux problème de la Banque maghrébine d'investissement qui a suscité depuis quatre ans des divergences entre certains pays maghrébins. Il a affirmé que cette future institution bancaire maghrébine, dont le siège se trouvera en Tunisie, sera lancée dans les prochaines semaines et que cette mesure représente un très grand pas sur la voie de la consolidation du processus de l'UMA, eu égard aux incidences économiques qu'elle aura sur les pays membres.
Ce même Conseil a également examiné les moyens de création d'une zone maghrébine de libre-échange. Une commission d'experts a été mise en place qui aura à formuler des propositions pour la création d'un groupement économique maghrébin.
Tout le monde en convient, l'Union du Maghreb Arabe (UMA), qui a vu le jour il y a plus de vingt ans à Marrakech, est restée au stade des fondations, paralysée essentiellement par le conflit algéro-marocain.
Jusqu'ici, ce vaste espace qui regroupe les cinq pays de l'Afrique du Nord, est «l'ensemble géopolitique le plus homogène sur le plan linguistique, religieux et culturel, mais le moins intégré sur le plan économique ». Un marché de plus de 80 millions d'habitants, riche en pétrole, en gaz, en eau et autres produits agricoles. Les échanges intermaghrébins représentent moins de 3% du commerce de la zone. La fameuse zone de libre-échange et la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux demeurent pour l'heure un vœu pieux. La frontière terrestre entre l'Algérie et le Maroc est fermée depuis 1994. Malgré les appels du Maroc, l'Algérie ne semble pas prête à lever les barrières. D'après les statistiques disponibles, l'Union du Maghreb Arabe (UMA), qui regroupe le Maroc, l'Algérie, la Libye, la Tunisie et la Mauritanie, compte un peu plus de 83 millions d'habitants et réalise un Produit Intérieur Brut (PIB) cumulé de quelque 320 milliards de dollars, soit environ 4.000 de dollars par habitant. La région devait enregistrer un taux moyen de croissance d'environ 5% et ses réserves en devises ont totalisé quelque 220 milliards de dollars.
Malgré la dynamique économique qu'a connue la région au cours des dernières années, le taux d'inflation avoisine  6,10%  et le chômage continue à s'aggraver, débordant le seuil de 11%.Quant au commerce intermaghrébin, il a représenté environ 5 milliards de dollars à prix courants en 2006, alors que le commerce des cinq pays de l'UMA avec le reste du monde avoisine les 200 milliards. La part maghrébine ne représenté que 2,6% du total des échanges avec le reste du monde.


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