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"Chaque mot raconte une histoire, souvent romanesque et pittoresque, toujours révélatrice", souligne le linguiste et lexicographe Alain Rey, qui a dirigé cette entreprise colossale. Depuis la première édition, qui date de 1992, et malgré plusieurs mises à jour, "des domaines entiers du savoir et des pratiques se sont exprimés en mots et le langage quotidien a beaucoup évolué. C'est pourquoi une nouvelle version de ce dictionnaire a paru nécessaire", ajoute-t-il.
Cette édition intègre par exemple la nouvelle définition de "tablette", qui se met dans la poche quand elle devient un instrument électronique.
Qu'est-ce qu'un "dépanneur"? Cinquante "arbres généalogiques" permettent également de visualiser le cheminement historique, parfois inattendu, d'une racine et tous les mots qui en découlent. Ainsi, "écrire" plonge ses racines indoeuropéennes dans les mots "sker", qui veut dire "gratter", "inciser", et "gerbh", qui signifie "couper", "entailler". Quant au "furet", il court, il court mais vient aussi du latin "fur, furis" ("voleur") et le verbe "fourguer" en découle... On y apprend aussi que "tracteur", du latin "tractum", a d'abord désigné un instrument de chirurgie ou que le verbe "rêver" est d'origine incertaine et n'acquiert son accent circonflexe qu'au XVIIe siècle. Des régionalismes anciens et actuels de France, des particularités du français à travers le monde sont aussi explorés. Ainsi, le mot "dépanneur", qu'on utilise en français d'Europe pour désigner un professionnel de l'automobile, est un épicier de quartier ouvert tard le soir au Québec.