Un Syrien sur 30 souffrira d’un trouble mental grave

Beaucoup souffrent de détresse psychologique profonde, selon l’OMS


Jeudi 21 Janvier 2016

Le Dr Dahkoul travaille dans l’un des 130 centres de santé des 11 gouvernorats du pays qui fournissent des services de santé mentale pour les nombreux habitants qui en ont besoin.
Ces centres fournissent un soutien à près de 10.000 personnes chaque mois. Beaucoup souffrent de détresse psychologique profonde 4 ans après le début du conflit qui a entraîné de larges déplacements de population, des morts et des destructions, et a déclenché la plus importante crise humanitaire depuis la Deuxième Guerre mondiale.
La Commission européenne estime que 13,5 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire, et que plus de 220 000 personnes ont été tuées, dont la moitié de civils.
D’après le Dr Fahmy Hanna, fonctionnaire technique du Département Santé mentale et abus de substances psychoactives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), «au moins 1 Syrien sur 30 souffrira d’un trouble mental grave». L’OMS estime que pendant les situations d’urgence, la prévalence des maladies mentales graves, telles que les psychoses et les formes graves de dépression, augmente de 3 à 4%, et la prévalence des troubles mentaux légers à modérés, tels que la dépression et l’anxiété, de 15 à 20%.
Ces augmentations sont associées à la pression psychologique liée aux horreurs de la guerre, aux maisons détruites et aux conditions de surpeuplement. C’est donc pendant et après les périodes de crise que les programmes de santé mentale sont particulièrement utiles.
Avant le début du conflit en 2011, le système de santé mentale syrien était concentré surtout dans trois hôpitaux psychiatriques dans les deux principales villes du pays, Damas et Alep.
Environ 70 psychiatres desservaient l’ensemble de la population du pays, près de 23 millions de personnes, et quelques psychologues proposaient des services de conseil.
L’hôpital d’Alep a depuis été détruit, les 2 autres hôpitaux étant inaccessibles et la plupart des psychiatres ayant fui le pays.
Depuis deux ans, l’OMS soutient la décentralisation des services de santé mentale du pays et aide à les reconstruire sur les ruines du modèle précédemment centralisé, de sorte que le traitement et les soins peuvent maintenant être dispensés au niveau des soins primaires.
L’approche fait écho à la réforme des services de santé mentale partout dans le monde.
Les services de santé mentale de nombreux pays sont encore limités à de grands hôpitaux psychiatriques, même si certains pays ont décentralisé les services vers des unités rattachées aux hôpitaux généraux, dans le cadre d’importantes réformes respectant les droits de l’individu.


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