Trêve des confiseurs entre l'USFP et le PAM : Pas de rapprochement, mais une période d'observation


Narjis Rerhaye
Jeudi 7 Janvier 2010

Trêve des confiseurs entre l'USFP et le PAM : Pas de rapprochement, mais une période d'observation
La scène n'est pas passée inaperçue. Mardi soir, en direct du plateau de l'émission de débat politique « Hiwar », deux hommes, assis côte à côte ont presque volé la vedette au secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité, PAM, Hakim Benchemach, invité de Mustapha Alaoui. Les caméras se sont en effet longuement arrêtées sur Fouad Ali Himma, l'ancien ministre de l'Intérieur faisant désormais carrière au Parlement et Driss Lachgar, le dirigeant usfpéiste, tout nouveau ministre en charge des Relations avec le Parlement à la faveur du remaniement de lundi 4 janvier.
Une première sortie politico-médiatique très remarquée de D. Lachgar qui  assistait à une émission dont l'invité est un ténor du PAM, ce nouveau-né du paysage politique marocain. Ce mardi soir, en direct sur Al Oula, le ministre Lachgar est assis à côté de Fouad Ali Himma, l'un des principaux fondateurs  et animateurs du PAM. L'image est suffisamment inédite pour que les interrogations, les supputations et les hypothèses nourrissent les conclaves de la politique et des médias. Et pour cause. A l'USFP, Driss Lachgar n'a jamais vraiment caché tout le mal qu'il pensait du PAM. En fait, depuis plusieurs semaines déjà, un rapprochement (supposé) entre l'USFP et le PAM est annoncé ici et là. Des mois durant, les deux partis ont échangé des passe d'armes plutôt violentes et les déclarations incendiaires ont fusé. « Un parti qui représente un danger pour la démocratie», arguaient les uns ; « une formation politique qui s'accroche aux oripeaux de la légitimité historique », rétorquaient les autres.
Bref, les échanges par médias interposés laissaient bien entendre que rien ne pouvait rapprocher un PAM et un USFP que les observateurs disaient condamnés à se haïr. L'alliance électorale de l'USFP avec le PJD, ennemi politique patenté du parti de Biadillah - une alliance dont Driss Lachgar serait d'ailleurs l'un des avocats- a fini par enfoncer le clou de la mésentente et ouvrir de plus belle le bal des hostilités.

La mairie de Rabat, un ballon d'essai ?

« Rien n'est jamais définitif en politique ». C'est bien ce qu'a signifié le secrétaire général adjoint du PAM mardi soir sur « Hiwar » même s'il a tenté de « minimiser » la présence de Driss Lachgar sur le plateau  sur le mode de « je l'ai invité et je le remercie d'être venu, comme je remercie tous ceux qui ont répondu à mon invitation ».
Question alors : y a-t-il un rapprochement qui est en train de s'opérer entre les adversaires d'hier, le PAM et l'USFP ? Ce dirigeant du parti de la Rose préfère parler  de trêve tout en ne manquant pas de relever certains faits. Principalement, ce qui se passe au conseil de la ville de Rabat. Le parti du Tracteur, jusque-là opposition farouche du maire Fathallah Oualalou, a voté en faveur du budget de la mairie de Rabat, un budget adopté à l'uananimité. « Est-ce parce qu'il s'agit de la capitale ? Ou au contraire s'agit-il d'un ballon d'essai ? En tout cas, cela ressemble beaucoup à une trêve et on a bien l'impression que les deux partis ont inauguré une période d'observation », explique ce cacique de l'Union socialiste des forces populaires avant de rappeler que « si le maire Oualalou, invité par H. Benchamach,  n'était pas présent sur le plateau de Hiwar, c'est tout simplement parce qu'il avait un engagement professionnel au même moment ».
Toujours est-il que du côté du parti de la Rose, on est  prompt à reconnaître que la donne a changé : le Parti Authenticité et Modernité existe, il faut désormais faire avec. « C'est sa genèse qui posait problème », se rappelle un membre influent de l'Union socialiste des forces populaires.
Faut-il pour autant parler de rapprochement et de contacts concertés entre ces deux partis qui ont signé une trêve et inauguré ce qui ressemble beaucoup à une période d'observation ? Pour ce poids lourd de l'USFP, il est bien trop tôt pour parler d'alliance. « Dans notre pays, les alliances sont post-électorales. Elles se nouent  au lendemain des élections dans la perspective de la formation d'un gouvernement. Nous n'en sommes vraiment pas là. Les législatives n'ont lieu qu'en 2012 », conclut notre interlocuteur.


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