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Les habitants des bidonvilles et maisons menaçant ruine à Casablanca ont, en effet, décidé d’aller au charbon, tout en étant sûrs que leurs revendications pourraient être mal accueillies, voire violemment réprimées vu que leur sit-in n’aurait pas, selon des sources concordantes, reçu l’aval des autorités compétentes. Particulièrement celles qu’ils comptaient scander, hier, devant le commissariat. Ils ne semblaient pas en avoir cure puisqu’ils ont déjà décidé de reprendre leur mouvement ce dimanche devant le siège de la wilaya du Grand Casablanca.
Entre autres slogans qu’ils afficheront figurera celui dénonçant l’interdiction de leur marche du 21 mars qui s’était soldée par une intervention musclée des forces de l’ordre. Y figurera également la répression qu’ils qualifient de sauvage dont les habitants de douar Lakrimat ont été victimes mercredi 24 mars.Se faisant désormais qualifier de victimes de l’exclusion, ils ont choisi une appellation- « les sans toit » qui frappe les esprits par tant sa violence symbolique que par sa dénonciation d’une situation qui semble intolérable au regard du discours officiel qui a fait accroire à beaucoup que la lutte contre les bidonvilles à Casablanca aurait permis d’éradiquer ce fléau qui ne cesse de tarauder les consciences depuis l’aube des années 1930 du siècle dernier. A telle enseigne que la paternité du concept a été accolée à la capitale économique du Royaume. Laquelle s’est même permis le luxe de transformer ses anciens douars en les reléguant au rang d’un sous- habitat rurbain qui n’a de pareil que dans certaines capitales africaines ou latino- américaines connues pour leur sous -développement et par la misère de leur population. Casablanca heureusement n’est ni Bogota, ni Caracas , ni Rio de Janeiro, ni Buenos Aires. Elle ne compte pas de favelas aussi imposantes. De plus, ses autorités font l’effort de lutter en vue d’une résorption définitive des bidonvilles qui continuent à transfigurer les paysages urbains. Malheureusement, si volonté il y a, le rythme des réalisations ne semble pas être au diapason. Les sit-in organisés par « les sans toit » devraient donc inciter davantage à une accélération de ce rythme qu’à la répression.