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Le nouveau pouvoir a mis en place un gouvernement de transition jusqu'au 1er mars et s'emploie à rassurer les capitales étrangères sur sa capacité à pacifier le pays"Nous devons soutenir le peuple syrien et saisir ce moment d'espoir. Et si nous ne le faisons pas rapidement, je crains que cette fenêtre ne se referme", a déclaré le chef du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Tom Fletcher, dans un entretien téléphonique avec l'AFP.
Une coalition dominée par les islamistes radicaux du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) s'est emparée du pouvoir le 8 décembre en Syrie, mettant fin à la guerre civile déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, qui a fait un demi-million de morts et poussé six millions de Syriens à l'exil.
"Je veux augmenter massivement l'aide internationale, mais cela dépend maintenant des donateurs. Le fonds pour la Syrie a été historiquement, honteusement sous-financé, et maintenant il y a cette opportunité", a déclaré Tom Fletcher.
La Syrie reste soumise à des sanctions internationales dont le chef de HTS Abou Mohammad al-Jolani, qui se fait désormais appeler par son vrai nom, Ahmad al-Chareh, a réclamé la levée.
Le nouveau pouvoir a mis en place un gouvernement de transition jusqu'au 1er mars et s'emploie à rassurer les capitales étrangères sur sa capacité à pacifier le pays.
Le chef militaire de HTS, Mourhaf Abou Qasra, connu sous son nom de guerre d'Abou Hassan al-Hamwi, a annoncé mardi à l'AFP que "la prochaine étape" serait la dissolution des factions armées pour les fondre au sein de la future armée.
Il a invité l'ONU, les Etats-Unis et les pays européens concernés à retirer HTS, issu de la branche syrienne d'Al-Qaïda mais qui affirme avoir rompu avec le jihadisme, de leurs listes des organisations terroristes.
"Je pense (...) qu'il y a beaucoup d'espoir, que nous assistons aujourd'hui aux débuts de la nouvelle Syrie", a affirmé mercredi à Damas l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie, Geir Pedersen.
"Une nouvelle Syrie (...) qui adoptera une nouvelle Constitution garantissant un nouveau contrat social à tous les Syriens et qui organisera des élections justes et libres" après la période de transition, a-t-il ajouté.
Plusieurs missions diplomatiques ont rencontré cette semaine les nouveaux dirigeants, insistant sur la nécessité de respecter les droits de tous les Syriens, dans un pays multiethnique et multiconfessionnel.
Pour les capitales étrangères, l'enjeu est notamment de prévenir une résurgence du groupe jihadiste Etat islamique, jamais complètement éradiqué en Syrie.
M. Pedersen a reconnu qu'il y avait "de la stabilité à Damas", mais que "des défis persistent dans d'autres zones", notamment dans le nord-est, où la communauté kurde longtemps opprimée, craint depuis la chute de Bachar al-Assad de perdre l'autonomie limitée qu'elle a acquise de haute lutte.
Dans cette région également, des combats opposent les forces kurdes à des groupes soutenus par la Turquie.
Malgré l'annonce mercredi par Washington de la prolongation d'une trêve entre ces groupes, 21 combattants proturcs ont été tués mercredi après avoir attaqué une position kurde dans le secteur de Manbij, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La Turquie estime que les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les Etats-Unis et qui contrôlent les zones semi-autonomes du nord-est, sont une émanation de son ennemi juré, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), séparatiste.
Acteur majeur en Syrie durant la guerre civile, la Turquie soutient le nouveau pouvoir. Son ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a cependant affirmé mercredi que la victoire des rebelles "n'est pas une prise de pouvoir par Ankara".
Il a rejeté ainsi des propos du président américain élu Donald Trump, qui a qualifié cette victoire de "prise de pouvoir inamicale" par Ankara.
Signe d'un certain retour à la normale, un vol commercial a décollé mercredi de l'aéroport de Damas pour la première fois depuis le 8 décembre, à destination d'Alep, la grande ville du nord du pays.
L'aéroport, où les vols internationaux devraient reprendre à partir du 24 décembre, était à l'arrêt depuis que l'ex-président Bachar al-Assad en a décollé le 8 décembre face à l'avancée de l'offensive rebelle lancée depuis le nord, avant de gagner Moscou.
Tôt mercredi, des centaines d'hommes en civil patientaient, dans la ville portuaire de Lattaquié, devant un centre ouvert par les nouvelles autorités pour inscrire les anciens soldats et policiers, auxquels une "amnistie" a été promise s'ils n'ont pas été "auteurs de crimes ou de torture".
"Je suis venu régulariser ma situation. Pour ma sécurité d'abord et pour pouvoir me déplacer", a déclaré à l'AFP Zein, un militaire de 33 ans qui doit "revenir dans deux jours" pour obtenir un laissez-passer de trois mois.
D'autres Syriens continuaient à rechercher des proches victimes des services de sécurité de l'ancien pouvoir, emprisonnés ou portés disparus.
Les Casques blancs ont annoncé mercredi la découverte de corps et d'ossements dans un entrepôt en banlieue de Damas, où de telles découvertes se multiplient.