Serait-ce une simple fatalité ? : L'énigme de la disparition subite de Beiba


Rachida Alami
Mercredi 7 Juillet 2010

Le décès vendredi dernier de Mahfoud Ali Beiba, négociateur en chef avec le Maroc pour la résolution de la question du Sahara, ne cesse soulever des interrogations. Si l'information officielle déclarée à Alger impute la mort à une crise cardiaque, d'autres voix doutent fort de la version algérienne et vont jusqu'à accuser les renseignements algériens et certains proches de Mohamed Abdelaziz de l'avoir torturé jusqu'à la mort. Leur preuve est que Mahfoud, âgé de 57 ans et qui assurait plusieurs postes de responsabilité au sein du Polisario, dont celui de membre du secrétariat du Polisario et de président du soi-disant conseil national sahraoui, était il y a juste quelques semaines en bonne santé, assurent bon nombre de ses proches. De toutes les manières, on attend le retour des camps de Abdellahi Hammna (membre du conseil national du PAM), frère cadet de Mahfoud qui a assisté à ses obsèques pour davantage d'éclaircissements.
Il faut dire que les spéculations allaient bon train au sujet du ralliement d'une grosse pointure du Polisario depuis près de deux mois. L'on pensait à Mustapha Sayed, l'homme de l'autonomie qui ne cache plus la dérive du Polisario quant à sa dépendance totale d'Al Mouradia. Les services de renseignements algériens qui contrôlent minutieusement tous les membres de la délégation de négociation, avaient senti depuis le round de Viennes que Mahfoud n'est plus le même, confie une source au fait du sujet. L'on parle même d'une réunion secrète avec des membres de la délégation marocaine lors de laquelle il aurait parlé de besoin de temps pour que les choses aillent dans le bon sens. Le bon sens qui n'est autre que le ralliement pour vivre aux côtés de ses trois frères cadets.
La même source ajoute que la ligne catégorique et presque extrémiste de Beiba lors des négociations changeait radicalement une fois en aparté, où il exprimait des positions modérées et réalistes. Ce qui commençait à paraître même dans les derniers rounds et a attiré l'attention des services algériens.
Durant toute sa carrière politique, il faut surtout remonter au temps où il a occupé brièvement le poste de secrétaire général du Polisario après la mort/assassinat de Mustapha El Ouali. Là, les observateurs évoquent avec beaucoup de réserves son éviction de ce poste non en faveur du frère Bachir Sayed, mais au profit d'un incognito qui s'appelait Mohamed Abdelaziz et dont le beau-père n'est autre que le maire de Tindouf !!! 


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