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Cela dit, une baisse de 25 points de base (0,25%) serait accueillie avec enthousiasme par les marchés. Aujourd'hui, plus qu'hier, face aux signes tangibles de ralentissements de l'activité, l'économie marocaine a besoin d'une réduction de loyer de l'argent pour lui éviter de tomber dans la récession.. Une mise à disposition de ressources à la fois abondantes et à faible coût est de nature à booster l'activité, en général, et à vivifier les établissements de crédits.
Chez Attijariwafa, on s'attend à ce que cette réunion débouche sur une baisse de 0,25%. Car, la réduction à 8% du taux de la réserve monétaire, décidée en octobre dernier (contre 10% auparavant) a certes, permis de constater un certain allègement des tensions sur la liquidité sur le marché interbancaire, mais la situation demeure fondamentalement tendue et les déficits de liquidité restent constants. On rappellera que les montants injectés via les avances à 7 jours devaient déborder la barre de 20 milliards de DH (à 21 milliards plus exactement), avant de tomber à 16 milliards de DH après avoir ramené le taux de la réserve monétaire à 8%. Il est donc impératif, aux yeux de la communauté bancaire, de combler les déficits de liquidité, sachant que « les facteurs pesant sur la liquidité de marché sont toujours présents et peuvent encore une fois obliger la Banque centrale à revoir ces taux ou à utiliser d'autres instruments monétaires », expliquent les analystes d'Attijariwafa.
Il convient de noter qu'en mars 2009, face à l'orientation baissière de l'inflation (en ligne avec l'objectif de stabilité des prix) Bank Al-Maghrib, a baissé de 3,50% à 3,25% son taux directeur. De même, compte tenu de «l'ampleur et du caractère durable du besoin de liquidité sur le marché monétaire », elle a réduit le taux de la réserve monétaire à deux reprises : de 15% à 12% à partir de janvier 2009 et à 10% à compter du 1er juillet dernier (dixit M. Jouahri, wali Bank Al-Maghrib).
Il est un fait qu'au Maroc, le loyer de l'argent demeure cher. Ce n'est plus le péril de l'inflation qui guette le marché, mais bel et bien celui du désinvestissement, en ce sens que le maintien du taux à ses niveaux d'aujourd'hui se traduirait par le crédit cher et donc par un affaiblissement du pouvoir d'achat et de consommation.
Il est vrai que la Banque centrale a fortement bataillé pour contrôler et maîtriser l'inflation. Aujourd'hui, dans le contexte de récession mondiale, et compte tenu de la volonté affichée des pouvoirs publics de relancer l'investissement, mais aussi de l'importance de la demande intérieure pour la croissance, la Banque centrale a ce devoir de fournir aux banques les liquidités dont elles ont besoin pour se refinancer et, du même coup, réduire le loyer de l'argent au grand profit de la classe moyenne. On le sait, si les banques paient plus cher pour emprunter, elles ne font, ensuite, que répercuter cette hausse sur les taux qu'elles proposent à leurs clients.
En fait, c'est plus facile à dire. La Banque centrale est constamment prise entre l'obligation de limiter l'émission de monnaie (par la hausse des taux pour tempérer l'inflation) et la nécessité de les baisser pour favoriser l'investissement. Sa mission est donc d'éviter de pénaliser la croissance ou de laisser filer l'inflation. Comme dirait un économiste : «Il s'agit d'un jeu d'équilibre où il est nécessaire d'effectuer un dosage entre un endettement utile et une expansion monétaire dramatique».