La rentrée politique, elle, se justifie amplement. Elle ne doit, bien évidemment, souffrir d’aucun retard. Et c’est justement pour trouver solution à tous ces problèmes posés, pour pouvoir, surtout, voir ce qui se passe ailleurs, l’analyser, l’étudier et juger s’il y a lieu de s’en inspirer. Sauf que notre rentrée politique a vite fait d’accoucher d’autres rentrées qui, elles, suscitent, pour le moins, de sérieuses inquiétudes.
Le communiqué « rassurant », pour ne pas dire fanfaron, qui est l’œuvre du ministère de l’Education nationale s’est voulu succinct et précis. Catégorique, surtout. Comme si nous ne connaissions pas notre école et nos rentrées scolaires. Le 9 septembre, entonne-t-on, ce sera «la journée, (la fête ?) de l’école ». Le thème retenu pour cette année, laisse rêveur : « Tous pour une école de succès » comme si jusque-là, on était pour une toute autre école. Le 10, jure-t-on, ce sera la rentrée proprement dite. « Effective », comme ils disent.
Jeunes et moins jeunes vous diront quelle cassure, dans le déroulement des cours, occasionnait le mois sacré quand il surgissait en pleine année scolaire. Maintenant qu’il a la gentillesse de se pointer au tout début, on devrait penser à le laisser passer avant de reprendre le chemin de l’école. Laisser de la sorte tout le monde jeûner tranquille, avant que les cours ne reprennent normalement leur cours. Peut-être aurait-on cherché à faire de ces quelques jours nous séparant de l’Aïd, une période de « rodage », en attendant la vraie. Mais que l’on ne vienne pas nous parler de rentrée « effective ».
Ramadan pour bon nombre d’élèves et quelques enseignants est un bon prétexte pour ne rien faire. Les plus volontaires d’entre eux se trouvent usés par un changement radical de régime, fait, surtout, de longues veillées. C’est, pour un bon paquet d’entre eux, à des fantômes que l’on a affaire. Et si on ajoute à cela, ce quart d’heure retranché de chaque heure pour commodité ramadanesque, et qui va, immanquablement, au-delà des quinze minutes permises, on peut se faire une idée de « l’école du succès ».
Libre au ministère de tenter d’ignorer tout cela. Mais quid de cette pandémie à laquelle tout le monde se prépare et qui menace de se faire ravageuse à l’arrivée de l’automne ? Demain, pour ainsi dire. Dans plus d’un pays où l’on n’a pas jugé bon de reporter la rentrée, on se tient, toutefois, prêt pour fermer toute école où le vilain A/N1H1 se sera manifesté.
En France, par exemple, et loin de l’école, on envisage le pire pour s’y préparer au mieux, de manière à ce que « tous les services publics (soient) chargés d’élaborer un plan de continuité de l’activité ». Un véritable débat est déclenché. Cela se passe ailleurs.
Tiens, en Arabie Saoudite, il y a des clubs de foot qui ont carrément fermé boutique après que le mal s’était propagé à quelques joueurs. Il y a même un joueur marocain, Akkal, qui est venu se réfugier au pays. C’est dire à quel point, c’est sérieux. Mais de grâce, surtout pas notre football. Il est assez grippé comme ça !