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Deux ans et demi avant le prochain rendez-vous électoral, l’heure est déjà au bilan. A mi-mandat, Abbas Al Fassi a fait celui de son gouvernement devant le Parlement. Les réalisations de l’Exécutif ont été égrenées sur fond de promesses tenues, ou pas, de la déclaration gouvernementale. Les perspectives d’avenir aussi. Le premier ministre a fait l’inventaire de ce qui reste à faire, signifiant aux uns et aux autres, à la majorité et à l’opposition, qu’il y a encore de l’ouvrage sur le métier. Une manière aussi de faire valoir –et le leader de l’Istiqlal, grand vainqueur de la méthodologie démocratique, s’est fait fort de le rappeler au micro d’Al Oula- qu’il est encore premier ministre et que son mandat n’expire que dans deux ans et demi.
« Et à l’occasion de la présentation de ce bilan d’étape, les positions des partis composant la majorité se sont précisées. Entre ceux qui soutiennent vaille que vaille le bilan de Abbas El Fassi, ceux qui le défendent du bout des lèvres et ceux qui, carrément, s’en démarquent, l’on sait à peu près de manière sûre qui fera campagne pour ou contre la majorité sortante », analyse ce politologue.
Des partis en ordre de bataille qui se préparent déjà aux élections législatives de 2012. Des contacts avec les partis ont d’ores et déjà été annoncés par le premier ministre pour que des réformes politiques soient entreprises. Le code électoral et la loi sur les partis seront le plat de résistance de ces réformes. Des débats enflammés en perspective sur le mode de scrutin (uninominal ? scrutin de liste ?) et l’article 5 de la loi sur les partis qui devait, en principe, interdire le nomadisme. Plus de deux ans avant les législatives, les préparatifs juridiques s’invitent au débat politique, encore feutré. Et réponse du berger à la bergère, il y a quelques jours à peine, le Parti Authenticité et Modernité tenait réunion pour débattre des prochaines réformes politiques et… constitutionnelles.
L’ombre des législatives
Un débat politique qui se tient en sourdine. La question des alliances prochaines traverse toutes les rencontres, tous les colloques, tous les cénacles politico-médiatiques. Se feront-elles avant ou après les élections ? Si l’interrogation tient désormais de l’existentiel, de premières réponses participent à la confusion générale. « L’alliance du Rassemblement national des indépendants, un parti de la majorité avec l’Union Constitutionnelle qui, elle, est à l’opposition, et qui s’est concrétisée avec la formation d’un groupe parlementaire commun dans les deux chambres ne procède pas exactement de la cohérence du champ politique. Néanmoins, cela en dit long sur ce qui risque de se passer dans les élections, sachant que le RNI de Mezouar se positionne en locomotive du pôle libéral, » soutient ce militant qui ne s’habituera jamais à ce que la presse a coutume de qualifier d’ « alliances contre-nature ». Et de rappeler que l’USFP multiplie les rencontres bilatérales avec les partis de la place –majorité et opposition- dans le cadre des résolutions de son dernier congrès. Des rencontres bilatérales que le parti de la Rose présente comme un cadre pour « créer une dynamique de coopération sur le terrain, collaborer au niveau législatif, bref, travailler sur les points qui rassemblent dans le cadre d’un projet de société moderne et démocratique ».
L’effet de la loi sur les partis n’est d’ailleurs pas étranger à la préparation de congrès de deux partis de la place, le PPS et le Mouvement Ppopulaire. Le PPS tient son 9ème congrès à la fin de cette semaine. Et c’est déjà une formation politique avec un nouveau secrétaire général (tous les pronostics donnent l’ancien ministre de la Communication Nabil Benabdallah comme prochain leader du PPS) et aux statuts revisités qui s’annonce aux prochaines élections. Et si le Mouvement populaire, lui, ne change pas de leader avec un Mohand Laenser en candidat unique, le parti a fait vœu de changement et de modernité. Changera-t-il pour autant de discours dans la perspective électorale et alors qu’il vient de rejoindre, au rabais, l’Exécutif que dirige Abbas El Fassi ?
L’ombre des législatives n’en finit pas de planer. D’un parti à l’autre, d’un leader à l’autre, on se prépare déjà au rendez-vous. En attendant, dans l’entourage d’Abbas Al Fassi, on en est convaincus : le principe de la méthodologie démocratique a aiguisé bien des appétits et révélé bien des ambitions.