
La “petite voix” localisée
Toutes les pensées plus ou moins profondes que nous avons à longueur de journée trouveraient en fait leur origine dans les zones auditives de notre cerveau.
Des chercheurs de l’Inserm au Centre de recherche en neurosciences de Lyon en collaboration avec le C.H.U. de Grenoble viennent de prouver que notre cerveau peut réagir comme si nous entendions quelqu’un nous parler alors que nous sommes seuls. Leur étude vient de paraître dans la revue The Journal of neuroscience.
En faisant lire silencieusement un groupe d’individus, les chercheurs ont pu repérer les zones du cerveau qui s’activaient. Ils ont constaté que les régions cérébrales auditives spécialisées dans le traitement de la voix étaient actives quand nous lisons dans notre tête c’est-à-dire lorsque la seule voix qu’on entend est celle dans notre tête.
Vers un traitement contre la schizophrénie ?
Il est donc possible de “voir” par imagerie médicale quand une personne se parle à elle-même dans sa tête mais pas encore de décoder quelles sont ses pensées.
“Les applications potentielles sont nombreuses, par exemple pour envisager des outils de rééducation permettant d’éviter l’emballement de ces pensées quand celles-ci deviennent trop nombreuses, dans le cas de la rumination dépressive (pensées négatives qui s’enchaînent les unes aux autres et qui finissent par accaparer toute l’attention des patients dépressifs) ou de la schizophrénie”, précise Jean-Philippe Lachaux, directeur de recherche à l’Inserm en charge de l’étude.