Provinces sahariennes : Des nominations préparant l’autonomie


Nouri Zyad
Samedi 31 Janvier 2009

Le dernier mouvement au sein du corps des gouverneurs aura été plein de messages. L’un des plus éloquents est que l’on est en pleine préparation de la phase d’autonomie et de la régionalisation élargie, qu’avait annoncées le discours Royal du 6 novembre 2008. Le moyen est bien évidemment de nommer au poste de gouverneur un certain nombre de jeunes originaires des provinces sahariennes afin qu’ils aient l’expérience requise en temps opportun. Il faut souligner d’emblée que certaines nominations concernant la région saharienne obéissent à des calculs d’équilibre entre acteurs politiques et tribaux et parfois pour des raisons sécuritaires. Ainsi, les deux gouverneurs qui devront exercer dans cette région du pays, et loin des précédentes considérations, le message essentiel est qu’ils appartiennent à cette génération de l’unité territoriale et nationale. Ils ont aussi poursuivi leurs études dans des universités et instituts marocains. Il s’agit de Ibrahim Abou Zayd et Mohamed Salem Sabti, nommés respectivement gouverneurs des provinces d’Assa-Zag et de Smara. Le premier vient de sortir d’une expérience parlementaire, où il occupait depuis 2003 un poste de responsabilité dans l’une des commissions de la Chambre des conseillers, alors que le second s’est longtemps frotté aux rouages de l’administration aux ministères de l’Intérieur et de la Santé. Si les fortes tempêtes du Sahara sont souvent violentes, les efforts déployés pour le développement de la région saharienne viendront sûrement en aide à ces deux gouverneurs. En effet, la création de provinces dans des zones qui manquent manifestement de conditions requises de développement, surtout au niveau de l’infrastructure et de l’investissement constitue une source supplémentaire de problèmes. Les exemples de Bouârfa, Zagora, Taounate et d’Assa-Zag sont édifiants à ce sujet. Et ce sera sans doute le cas des nouvelles provinces d’Ouazzane, Tinghir, Driwech, Guercif …
La politique d’intégration des originaires de la région saharienne dans les affaires en guise de préparation à la prochaine étape de gestion autonome est certes louable et porteuse. Mais il ne faut pas se leurrer car le défi reste toujours de s’occuper des cadres moyens ou issus des bases populaires. Ils sont d’une importance capitale. Un coup d’œil sur les partisans des thèses du Polisario dans la région : ils sont tous des cadres moyens, des diplômés chômeurs (le cas d’un «leader»), des enseignants et de simples fonctionnaires. Cela concerne bien évidemment toutes les régions.


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