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Dans les cuisines des restaurants traditionnels de la médina, les préparatifs battent leur plein avec des chefs qui enrichissent leurs cartes de mets traditionnels spécifiques à l'occasion.
Les cafés et restaurants, gardiens d’une tradition culinaire séculaire, conjuguent préservation des coutumes et adaptation aux exigences modernes pour faire de ce mois un moment d’exceptionLes cafés populaires de l’avenue Mohammed V multiplient, pour leur part, les commandes de produits essentiels pour préparer les jus de fruits frais, les smoothies et les pâtisseries et viennoiseries, investissant même dans de nouveaux équipements.
Du côté des pâtisseries, les artisans redoublent d’efforts pour préparer les douceurs traditionnelles. A cette occasion, les Chebakia, Briouates au miel et autres délices sucrés garnissent de jales vitrines et les commandes spéciales pour les soirées Ramadan s’accumulent sur les carnets des commerçants. Certains établissements optent pour des formations spécifiques pour leur personnel, avec un renforcement des équipes pour faire face à l’affluence des clients aux heures de rupture du jeûne.
Même les horaires de service connaissent une réorganisation majeure. Les cafés et restaurants adaptent leurs emplois du temps pour accueillir une clientèle principalement nocturne.
Pour leur part, les serveurs s’exercent à orchestrer le service minute du ftour, où tout doit être prêt au moment précis de l’appel à la prière.
Les aspects sanitaires ne sont pas en reste. Les services d’hygiène de la ville intensifient leurs contrôles, et les restaurateurs redoublent de vigilance. Les normes de conservation des aliments font l’objet d’une attention accrue, particulièrement pour les plats préparés à l’avance.
L’innovation se mêle à la tradition
Plusieurs établissements modernisent leur approche en proposant des formules spéciales "ftour" à réserver par téléphone ou en ligne. Les réseaux sociaux sont mis à contribution pour promouvoir les menus spéciaux et les animations prévues pendant le mois sacré.
Comme à l'accoutumée lors de ce mois spirituel, la dimension sociale est présente en force. En témoignent de nombreux restaurants qui préparent des repas destinés aux personnes dans le besoin, perpétuant ainsi la tradition de partage propre au Ramadan, en coordination avec des associations caritatives.
Durant ce mois, de nombreux cafés transforment leurs espaces pour accueillir étudiants et travailleurs à la recherche d'un environnement calme et climatisé. Ces établissements adaptent leurs horaires d'ouverture le matin pour accompagner ceux qui préfèrent étudier ou travailler jusqu’à la rupture du jeûne.
Certains mettent à disposition des prises électriques supplémentaires, du Wi-Fi gratuit et des zones dédiées au Coworking, créant ainsi une alternative confortable aux bibliothèques et espaces de travail traditionnels.
Par ailleurs, plusieurs cafetiers saisissent l'opportunité du Ramadan pour diversifier leur offre en transformant partiellement leurs locaux en points de vente de pâtisseries traditionnelles. Des vitrines temporaires présentent des assortiments de "R’ghayef", "Msemen" et autres douceurs prisées pendant cette période.
Approché par la MAP, Mohammed Benjelloun, propriétaire d’un restaurant dans le quartier d’Agdal, affirme que "pour le Ramadan 2025, nous avons prévu plusieurs adaptations importantes de notre établissement. Nous modifierons nos horaires d'ouverture pour accueillir les clients de 15h jusqu'à 2h du matin, avec un service de réservation en ligne".
"Cette année, nous avons particulièrement travaillé sur une offre qui respecte les traditions tout en nous adaptant aux nouvelles attentes, en proposant des formules ftour traditionnel et des menus "healthy"", a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, la gestion des pics d'affluence représente un vrai défi. Pour y faire face, le patron du restaurant veille à la mise en place d’un système de service en deux équipes ainsi qu’au renforcement du personnel en cuisine.
Ainsi, les cafés et restaurants de Rabat, gardiens d’une tradition culinaire séculaire, conjuguent préservation des coutumes et adaptation aux exigences modernes pour faire de ce mois un moment d’exception.
Par Yassine Khatib (MAP)