Le refroidissement du climat survenu à la fin du Pléistocène (dernière période glaciaire, il y a 10.000 ans) ne peut à lui seul expliquer la disparition d'Europe de la hyène tachetée (Crocuta crocuta), qui y était répandue jusqu'alors. Une première simulation informatique des scénarios possibles lors de cet épisode froid a montré aux scientifiques les zones du Vieux continent où l'animal aurait pu se maintenir. Une deuxième modélisation leur a prouvé qu'à ces endroits, les conditions de température auraient été supportables pour les hyènes. Alors, que leur est-il arrivé ?
Pour Sara Varela, du muséum national des sciences naturelles espagnol, ce changement climatique a entraîné de profondes modifications parmi les populations d'herbivores, proies habituelles des hyènes. D'autre part, l'époque coïncide aussi avec une expansion toujours croissante d'Homo sapiens sur le Vieux continent. Maximum glaciaire, modification drastique de la faune locale et développement de l'homme : trois facteurs qui, agissant en synergie, auraient contraint la hyène tachetée à modifier la gamme de ses aires de distribution. On ne la trouve plus aujourd'hui qu'en Afrique.