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Pourquoi, au vu du succès qu'elle rencontre depuis sa commercialisation en 1960, la pilule n'a-t-elle toujours pas d'homologue masculin ? La question, quand on se la pose, est tout sauf idiote. Explications.
La première et principale difficulté rencontrée lorsque l'on veut mettre au point une pilule contraceptive masculine, c'est le nombre de cellules reproductrices à "combattre". "On a déjà essayé de développer un analogue masculin de la pilule, et on s'est aperçu que ce n'était pas si simple, explique John Amory, professeur de médecine au centre médical de l'université de Washington, basée à Seattle. "Les barrières biologiques à franchir sont tout sauf minimes : une femme produit un ovule par mois... quand un homme produit plusieurs millions de spermatozoïdes. Inutile de préciser qu'un système avec un tel rendement est difficile à contrôler !"
Pour empêcher la production de sperme, il faut supplémenter l'organisme en testostérone, hormone sexuelle naturellement produite chez les mâles. Avec une source externe de testostérone, les testicules cessent de produire l'hormone et, tandis qu'un contrôle médicalisé du taux de testostérone assure le maintien d'une bonne santé, la perte de la production locale entraîne la fin de la spermatogenèse. Autre obstacle rencontré : les nouvelles politiques des agences de protection de la santé, comme la Food and drug administration (FDA) américaine. Christina Wang, professeure d'endocrinologie au centre médical de l'université de Californie à Los Angeles (UCLA), explique en effet qu'une telle thérapie hormonale, même avec un fort taux de réussite, pourrait ne pas fonctionner chez une part importante de la population masculine. Une part peut-être suffisante pour que les laboratoires n'obtiennent pas l'aval de la FDA pour commercialiser leur "pilule masculine", et donc une prise de risques financiers bien trop grande pour ces derniers. "La pilule contraceptive féminine a eu des effets secondaires significatifs, parfois dramatiques, durant ses premières années d'existence. La FDA des années 1960 n'est pas celle d'aujourd'hui" rappelle-t-elle.
Enfin, la pilule masculine pourrait tout simplement ne pas être une pilule ! Le foie dégrade la testostérone trop rapidement pour permettre à un contraceptif masculin oral d'être efficace. Il faudrait donc prendre le produit sous forme d'injections ou d'une crème : des modes d'administration moins séduisants pour les futurs utilisateurs, comparés à un simple cachet.