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“Ce n’est pas une académie de football, le but c’est de les aider à avoir un meilleur futur”, présente Heloisa Andrade, directrice de l’institut des “Compagnons des Amériques”, organisation non gouvernementale basée à Washington fondée il y a plus de 40 ans.
Depuis 2005, les “Compagnons” apportent à Curicica (il y a aussi d’autres programmes en Amérique latine) un complément au cursus de lycéens autour du ballon rond pour développer leurs talents et on ne parle pas ici d’aptitudes au football, même si ce sport fournit son lot d’entraînements.
La responsable des “Compagnons” reçoit dans ce petit centre sportif et éducatif installé dans un quartier un peu délabré, où les maisons alentours ont les murs défraîchis, avec des fils électriques qui pendent des toits en pagaille, à 30 km du centre de Rio.
Au Brésil, quelque 2500 jeunes gens, garçons et filles, sont passés par ce réseau, par des programmes appelés “Vencer” (vaincre) ou “Ganar” (gagner) et “deux tiers ont trouvé ensuite un emploi”, explique à l’AFP Federico Addiechi, responsable des projets sociaux à la Fifa (Fédération internationale de football), instance qui soutient cette initiative.
“On donne de l’argent, mais aussi du matériel, et puis on les aide à récolter des fonds, à améliorer leur gestion et leur communication, pour que notre apport soit durable”, explique le responsable de la Fifa, à la tête notamment des opérations “Football for hope” (“Le football pour l’espoir”).
Du foot au marché du travail
Sur un terrain façon playground de basket entouré d’un grillage au maillage un peu lâche, une dizaine de filles et garçons s’affrontent donc sous une chaleur accablante en ce début décembre (plus de 30 degrés) dans un petit match de football, en se tenant par paire par la main, avec un tandem mixte fille et garçon. Quel est donc le but ? Justement, pas de marquer des buts...
“Le football, c’est un prétexte pour toucher les jeunes, c’est comme en Afrique, si on dit +on va parler prévention sida+, personne ne vient, alors que le foot attire, expose M. Addiechi. Dans cet exercice, il est question de solidarité —se tenir par la main même si on n’a pas le ballon— mais aussi de respect, d’égalité entre les sexes”.
“Le football véhicule des valeurs, discipline, quête du résultat, travail en équipe: ce sont des choses que l’on retrouve sur le marché du travail”, renchérit Heloisa Andrade.
Ces thématiques orientées autour du ballon rond ne sont pas tout. Les élèves de ce centre, qui viennent par le bouche à oreille ou sont directement démarchés dans les lycées, ont des cours, qui vont de l’anglais à comment écrire une lettre de motivation. Wallace Nascimento, 16 ans, a tenté l’expérience. “Ici j’ai beaucoup appris en termes de communication, une fois j’ai dû présenter un projet technique, ce que je n’avais jamais fait”, raconte-t-il, sa chasuble encore sur le dos, sereinement appuyé sur une table d’un petit auditorium du centre. Ce supporteur de Flamengo, un des clubs mythiques de Rio, ressemble un peu avec ses cheveux ras à Lucas Moura, international brésilien qui va bientôt quitter Sao Paulo pour le Paris SG. Mais le jeune garçon ne se voit pas en star du football, en dépit de l‘excitation qui monte dans un pays qui va accueillir le Mondial en 2014. Lui veut être mécanicien dans l’aviation.