-
La Kasbah d'Amridil, un bijou de l'architecture et de l'histoire
-
Tramway de Rabat-Salé: interruption temporaire du service, les 11 et 12 janvier, entre "Pont Hassan II" et "Place du 16 Novembre"
-
Le Jardin zoologique national est l’attraction la plus visitée de Rabat
-
Journée arabe de lutte contre l’analphabétisme : Un appel renouvelé à l'action pour éradiquer un frein majeur au développement
-
Rougeole : 41 cas d’infection recensés dans certains établissements pénitentiaires
«Cette situation dure depuis près de cinq ans et elle n’a pas l’air de pouvoir se modifier dans un avenir proche. Les gens ont peur de se faire vacciner, notamment après la polémique qui a accompagné l’apparition du virus A(H1N1) qui a fortement troublé les esprits ici au Maroc comme c’est d’ailleurs le cas dans d’autres pays du monde», nous a précisé une source de Sanofi Pasteur, lors de la conférence-débat destinée à lancer officiellement la campagne nationale de sensibilisation et de vaccination contre la grippe saisonnière, tenue avant-hier à Casablanca. Selon elle, depuis la pandémie A(H1N1) de 2009, le taux de couverture vaccinale pour la grippe saisonnière est en baisse après avoir atteint des sommets insoupçonnés auparavant.
Une situation qui rappelle une autre, celle de la France où le taux de couverture vaccinale pour la grippe saisonnière a stagné depuis 2009 aux environs de 52% de la population à risque, après avoir atteint près de 59% en 2008-2009. Une désaffection particulièrement observée chez les personnes souffrant d’affections de longue durée dont le taux de couverture est passé de 49% en 2008-2009 à 33% l’hiver dernier, et les personnes âgées de plus de 65 ans, qui étaient près de 65% à se faire vacciner en 2008-2009 contre 55,2% l’hiver dernier.
Même son de cloche du côté du Dr Nadia Hermani de l’Institut Pasteur Maroc qui estime que l’existence de préjugés sur le vaccin et l’incompréhension du processus de vaccination ainsi que l’absence de recommandations de la part du corps médical figurent parmi les principaux freins à la vaccination.
Mais faut-il s’alarmer de cette situation ? «Oui», répond Dr Hermani. D’après elle, la grippe est la cause majeure des complications et de décès ; et celle saisonnière représente un problème de santé publique à l’échelle mondiale et le Maroc n’est pas à l’abri bien que disposant d’un bon système de vaccination.
Pourtant, une question demeure : comment peut-on qualifier la grippe de problème majeur de santé publique alors qu’il est pratiquement impossible d’évaluer l’ampleur de cette maladie via des chiffres et statistiques la concernant? En effet, les taux d’hospitalisation et de décès dus principalement à la grippe sont quasiment inexistants. «Faux», répond un des responsables du ministère de la Santé. Selon lui, les chiffres sur la grippe existent bel et bien mais le département de la Santé leur donne moins d’importance. «L’important pour nous, c’est d’observer le pic épidémique, là où le virus grippal devient plus sévère. Les chiffres dont nous disposons restent approximatifs et à titre indicatif comme c’est le cas partout dans le monde. Ce n’est pas le cas s’il s’agit des chiffres sur le sida ou le paludisme», nous a-t-il précisé. Un raisonnement qui laisse perplexe notre source de Sanofi Pasteur qui reproche aux autorités marocaines le manque de suivi et le peu d’intérêt accordé à cette maladie. «La grippe saisonnière ne fait pas partie des priorités du ministère de la Santé comme c’est le cas pour le sida ou d’autres maladies. Mais, il y a espoir pour que la situation change avec la récente création du Comité stratégique sur la grippe», a-t-elle conclu.