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Ils s'y préparent depuis près de dix ans, l'heure de leur duel a sonné. Les deux ex-présidents malgaches Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina se retrouvent mercredi pour le second tour d'une élection présidentielle dont ils ont fait une affaire toute personnelle.
Neuf ans après, Marc Ravalomanana, 69 ans, n'a toujours pas digéré son éviction du pouvoir.
Issu d'une famille paysanne des environs de la capitale Antananarivo, cet ancien livreur de lait a bâti sa notoriété et sa fortune dans les affaires en créant à partir du fameux yaourt Tiko un empire agroalimentaire.
Riche et célèbre, le "self-made man" fait une entrée fracassante en politique en emportant en 1999 la mairie de la capitale. Deux ans plus tard, il arrache la présidence au sortant Didier Ratsiraka après une élection contestée dont il force l'issue au prix d'une série de violentes manifestations de rue.
Cinq ans plus tard, il est réélu dès le premier tour. Ses partisans vantent son ambition et son énergie, ses détracteurs dénoncent sa dérive autoritaire et son affairisme.
Ces critiques virent à l'épreuve de force début 2009.
Le 7 février, l'armée réprime dans le sang une marche vers le palais présidentiel des partisans du jeune maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina.
Lâché par l'armée, Marc Ravalomanana doit céder le pouvoir à un directoire militaire, qui finit par le remettre à son rival Rajoelina. Contraint à l'exil, il est condamné par contumace en 2010 pour meurtres et complicités.
Malgré ses efforts, il ne peut rentrer au pays qu'en 2014, après l'élection de Hery Rajaonarimampianina.
Assigné à résidence pendant plusieurs mois, il finit par relancer les activités de son groupe et reprendre les rênes de son parti, "Tiako i Madagasikara" ("J'aime Madagascar"), avec pour obsession d'effacer le "coup d'État" qui l'a chassé du pouvoir.
Plus à l'aise en anglais qu'en français, Marc Ravalomanana se targue aujourd'hui de son expérience et de la confiance des bailleurs internationaux. Face à la jeunesse de son adversaire, il joue la carte du "père de la Nation" pour "bâtir un Madagascar prospère".
"+Dada+ (Papa en malgache") est de retour", a-t-il lancé samedi devant des milliers de partisans enthousiastes réunis dans la capitale.
Surnommé "TGV" pour son côté fonceur, Andry Rajoelina est apparu en 2007 sans prévenir dans le ciel politique malgache, comme une météorite.
Jusque-là connu pour ses seules activités de disc-jockey et d'organisateur de soirées en vue dans la capitale, le jeune patron de sociétés publicitaires crée la surprise en étant élu maire d'Antananarivo, loin devant le candidat du parti présidentiel.
Grâce à son sens aigu de la communication et au soutien de sa propre radio-télévision Viva, il s'impose en quelques semaines comme le meneur de l'opposition au président en exercice Marc Ravalomana.
A partir de la fin 2008, ses partisans défient ouvertement le régime dans la rue et finissent, avec le soutien implicite des militaires, par chasser le chef de l'Etat.
Président non élu, le trentenaire élégant au visage poupin peine toutefois à rassembler pour sortir le pays de la crise.
Ses adversaires lui reprochent alors de "naviguer à vue", d'être "manipulable", "de fermer les yeux" sur le pillage des ressources naturelles et de ne penser qu'à "défendre ses prérogatives", au besoin en faisant arrêter ses rivaux.
Interdit de candidature par la communauté internationale, Andry Rajoelina ne se présente pas à la présidentielle de 2013 et finit par soutenir le parti de son ex-ministre des Finances Hery Rajaonarimampianina, qui l'emporte.
Mais très vite, les deux hommes se brouillent. Dès 2016, M. Rajoelina annonce son intention de défaire son ancien protégé dans les urnes.
Ses réunions publiques, aux allures de grand spectacle, attirent les foules. Ses propositions suscitent parfois les railleries, comme celle de lutter contre les vols de zébus en les équipant de puces GPS.
La société civile redoute qu'il ne brade les richesses naturelles du pays, dont le bois de rose, et s'interroge sur l'origine de ses importants moyens financiers.
"Il est inconstant, manipulable, et ne cherche plus qu'à profiter de ses prérogatives", critique Monja Roindefo, son ancien Premier ministre et compagnon de lutte.
Lui balaie ces critiques d'un revers de main. "La situation à Madagascar est catastrophique, je voudrais rendre l'espoir et la fierté aux Malgaches", a-t-il dit, "je serai un président du petit peuple qui protège les pauvres".
Neuf ans après, Marc Ravalomanana, 69 ans, n'a toujours pas digéré son éviction du pouvoir.
Issu d'une famille paysanne des environs de la capitale Antananarivo, cet ancien livreur de lait a bâti sa notoriété et sa fortune dans les affaires en créant à partir du fameux yaourt Tiko un empire agroalimentaire.
Riche et célèbre, le "self-made man" fait une entrée fracassante en politique en emportant en 1999 la mairie de la capitale. Deux ans plus tard, il arrache la présidence au sortant Didier Ratsiraka après une élection contestée dont il force l'issue au prix d'une série de violentes manifestations de rue.
Cinq ans plus tard, il est réélu dès le premier tour. Ses partisans vantent son ambition et son énergie, ses détracteurs dénoncent sa dérive autoritaire et son affairisme.
Ces critiques virent à l'épreuve de force début 2009.
Le 7 février, l'armée réprime dans le sang une marche vers le palais présidentiel des partisans du jeune maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina.
Lâché par l'armée, Marc Ravalomanana doit céder le pouvoir à un directoire militaire, qui finit par le remettre à son rival Rajoelina. Contraint à l'exil, il est condamné par contumace en 2010 pour meurtres et complicités.
Malgré ses efforts, il ne peut rentrer au pays qu'en 2014, après l'élection de Hery Rajaonarimampianina.
Assigné à résidence pendant plusieurs mois, il finit par relancer les activités de son groupe et reprendre les rênes de son parti, "Tiako i Madagasikara" ("J'aime Madagascar"), avec pour obsession d'effacer le "coup d'État" qui l'a chassé du pouvoir.
Plus à l'aise en anglais qu'en français, Marc Ravalomanana se targue aujourd'hui de son expérience et de la confiance des bailleurs internationaux. Face à la jeunesse de son adversaire, il joue la carte du "père de la Nation" pour "bâtir un Madagascar prospère".
"+Dada+ (Papa en malgache") est de retour", a-t-il lancé samedi devant des milliers de partisans enthousiastes réunis dans la capitale.
Surnommé "TGV" pour son côté fonceur, Andry Rajoelina est apparu en 2007 sans prévenir dans le ciel politique malgache, comme une météorite.
Jusque-là connu pour ses seules activités de disc-jockey et d'organisateur de soirées en vue dans la capitale, le jeune patron de sociétés publicitaires crée la surprise en étant élu maire d'Antananarivo, loin devant le candidat du parti présidentiel.
Grâce à son sens aigu de la communication et au soutien de sa propre radio-télévision Viva, il s'impose en quelques semaines comme le meneur de l'opposition au président en exercice Marc Ravalomana.
A partir de la fin 2008, ses partisans défient ouvertement le régime dans la rue et finissent, avec le soutien implicite des militaires, par chasser le chef de l'Etat.
Président non élu, le trentenaire élégant au visage poupin peine toutefois à rassembler pour sortir le pays de la crise.
Ses adversaires lui reprochent alors de "naviguer à vue", d'être "manipulable", "de fermer les yeux" sur le pillage des ressources naturelles et de ne penser qu'à "défendre ses prérogatives", au besoin en faisant arrêter ses rivaux.
Interdit de candidature par la communauté internationale, Andry Rajoelina ne se présente pas à la présidentielle de 2013 et finit par soutenir le parti de son ex-ministre des Finances Hery Rajaonarimampianina, qui l'emporte.
Mais très vite, les deux hommes se brouillent. Dès 2016, M. Rajoelina annonce son intention de défaire son ancien protégé dans les urnes.
Ses réunions publiques, aux allures de grand spectacle, attirent les foules. Ses propositions suscitent parfois les railleries, comme celle de lutter contre les vols de zébus en les équipant de puces GPS.
La société civile redoute qu'il ne brade les richesses naturelles du pays, dont le bois de rose, et s'interroge sur l'origine de ses importants moyens financiers.
"Il est inconstant, manipulable, et ne cherche plus qu'à profiter de ses prérogatives", critique Monja Roindefo, son ancien Premier ministre et compagnon de lutte.
Lui balaie ces critiques d'un revers de main. "La situation à Madagascar est catastrophique, je voudrais rendre l'espoir et la fierté aux Malgaches", a-t-il dit, "je serai un président du petit peuple qui protège les pauvres".