Les statistiques de l’Intérieur : Portrait robot du candidat aux communales du 12 juin

L’émergence d’une nouvelle élite locale compétente est aujourd’hui possible. Au ministère de l’Intérieur, le gouverneur en charge des élections en est en tout cas convaincu. Chiffres à l’appui, il tenait à le faire savoir ce lundi 1er juin lors d’une rencontre d’information –où il était interdit de poser des questions- avec la presse. 60% des élus sortants se représentent aux communales, ce qui signifie que le rêve de renouvellement est permis à hauteur de… 40%. D’autant que les candidats au scrutin de ce 12 juin sont plus nombreux qu’en 2003. L’Intérieur brandit un chiffre à la hausse,  6,6% en relevant que si en 2003, ils étaient 122.659 à battre la campagne, ils sont, cette année, 130.223.
Des chiffres et des statistiques qui donnent une image plus précise de ceux et celles qui ont fait vœu de se faire édile en 2009. Il faut tout d’abord savoir que 4% des candidats, âgés de moins de 23 ans,  en lice pour les 27.795 sièges communaux se présentent pour la toute première fois aux élections.
Décortiquant tous les indicateurs des candidatures déposées par les 30 partis politiques engagés dans la course électorale, Monsieur Elections du département de l’Intérieur en profite pour dresser le portrait du candidat aux élections communales du 12 juin.
33% des candidats ont moins de 35 ans, un léger mieux par rapport au scrutin de 2003 où les moins de 35 ans représentaient 23%. 87% des têtes de liste ont un niveau d’études supérieures ou secondaires et 58% des candidats jouissent d’une formation supérieure ou secondaire.
Ce sont principalement les enseignants (14%), les commerçants (13%), les employés (11%), les fonctions libérales (10%) qui conduisent les listes électorales. Des têtes de liste qui proviennent également du monde des affaires (6%), du secteur de l’agriculture (5%) et celui de l’artisanat (3%).
80% des cartes
d’électeurs retirées
Il faut également savoir que sur les 130.223 candidats, 20.458 sont des candidates, soit un peu plus de 15%. Souvenez-vous, en 2003, elles étaient à peine 5178 à briguer les suffrages des citoyens. De fait, les Marocaines mèneront la bataille électorale dans 5140 circonscriptions dites « normales » -mention spéciale pour l’USFP qui sera le parti à avoir présenté le plus de candidates, c’est-à-dire 371 dans ces circonscriptions- et 15.280 dans les circonscriptions additionnelles réservées aux femmes.
30 partis sont donc dans la course. Deux partis de la place, le PAM et l’Istiqlal, se distinguent par un taux de couverture de plus de 50% (60% pour le premier et 56% pour le second). Sur les troisième et quatrième marches du podium, le RNI et l’USFP avec respectivement un taux de couverture de 44,73% et 44,04% puis le PJD des islamistes (31,91%) suivi du Mouvement populaire.
En milieu urbain, l’on notera que le PAM, l’Istiqlal, le PJD et l’USFP sont aux quatre premières places. Alors que dans le rural, le PJD perd ses positions et ne couvre que 17% des sièges, loin derrière le PAM (53%), l’Istiqlal (48%), le RNI (36%) et l’USFP (33%).
Au chapitre des bonnes nouvelles –et grâce aux nouvelles procédures en vigueur- les sans appartenance politique (SAP) se sont réduits en peau de chagrin. Le 12 juin, ils ne seront que 1598 à solliciter le vote des électeurs au lieu de 3033 candidats SAP en 2003. 
Ces statistiques déclinées, faut-il rapidement conclure que ce scrutin local est forcément différent de 2003 et n’en retenir que les chiffres à la hausse témoignant de progressions tous azimuts ? L’engouement des partis pour ce rendez-vous électoral - 15 candidats en lice par siège (scrutin de liste) et 4,7 par siège, (uninominal)- ne signifie en aucun cas la réconciliation des citoyens avec le politique. Toute la question de la participation, cette grande inconnue, n’en finit pas de planer même si, pour l’heure, 80% des inscrits ont retiré leurs cartes d’électeurs.