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Interviewé par Smithsonian Magazine, le chercheur explique que la psychopathie implique certains traits de caractère qui ne font pas forcément de la personne diagnostiquée une personne dangeureuse pour la société –au contraire.
Ces traits spécifiques (le charme, la confiance en soi, la force mentale, l'absence de peur, la rudesse, le calme sous la pression) peuvent, à une certaine dose, être une bonne chose. «Etre un psychopathe ne fait pas de vous un criminel. Pas par essence en tous cas. Cela ne fait pas non plus de vous un tueur en série», explique Kevin Dutton.
L'auteur a écrit son livre justement pour démythifier la condition de psychopathe.
«Imaginez que vous cochiez toutes les cases des caractéristiques [citées]. Si vous êtes aussi violent et stupide, il ne faudra pas longtemps avant que vous ne cassiez une bouteille sur la tête de quelqu'un dans un bar et que vous ne vous retrouviez en prison pour un bon moment. Mais si vous cochez toutes les caractéristiques et que vous êtes une personne intelligente, pas naturellement violente, alors la situation est toute autre. Vous êtes alors plus susceptible d'être un tueur dans votre profession qu'un tueur véritable. Les psychopathes sont sûrs d'eux-mêmes. Ils ne procrastinent pas. Ils se focalisent sur les choses positives. Ils ne s'en veulent jamais de rien, ne se reprochent pas quoi que ce soit quand quelque chose se passe mal, même s'ils en sont responsables. Et ils supportent très bien la pression. Ces caractéristiques ne sont pas importantes seulement dans les affaires, elles le sont aussi au quotidien.»
Kevin Dutton a réalisé plusieurs enquêtes pour déterminer dans quelles professions on trouve le plus de psychopathes. Ils sont proportionnellement nombreux parmi les grands dirigeants, les avocats ou les chirurgiens (pas chez les médecins généralistes). Les professions ayant le soin au coeur de leur pratique (comme l'infirmerie) ont un taux extrêmement faible de psychopathes. A l'inverse, certaines requièrent particulièrement les caractéristiques de ce trouble.
Une étude de l’université américaine Emory, publiée en septembre 2012, montrait par exemple que l’absence de peur, caractéristique de la psychopathie, était un facteur de succès pour les présidents des Etats-Unis. Cette «fearless dominance», critère du test américain PPI pour détecter l’individu psychopathe, leur permettrait en effet d'être meilleur dans leurs fonctions, en termes de gouvernance, de persuasion et de gestion des crises. Selon cette étude, relayée par Slate, Theodore Roosevelt est le président américain avec la personnalité la plus marquée par cette absence de peur, suivi par John F. Kennedy, Franklin D. Roosevelt, Ronald Reagan et Bill Clinton.
Si vous vous posiez la question, chez les journalistes, le taux de psychopathie est assez faible.