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Cette annonce aurait sans doute pris de revers l’Algérie, et accessoirement le Polisario, à l’origine du verrouillage du processus de Manhasset. Elle vient, par ricochet, renforcer l’option de l’autonomie, offerte par le Maroc comme solution politique définitive au conflit artificiel autour du Sahara marocain.
Contacté par «Libé», Mustapha Naïmi, membre de l’Institut universitaire de la recherche scientifique de Rabat, a affirmé que cette reprise permettra au Maroc de remettre sur la table l’option d’autonomie, que l’Algérie n’a pas réussi à écarter malgré sa campagne hostile et les moyens, diplomatiques et financiers, qu’elle a mobilisés. Les Marocains savent pertinemment que le tapage suscité fin 2009 autour de l’Affaire Aminatou Haidar porte la signature des services algériens. Mais «ce tapage n’a heureusement fait que renforcer la mobilisation de la société marocaine autour de l’initiative d’autonomie», certifie un spécialiste du dossier du Sahara. Il a suscité une formidable levée de boucliers chez les acteurs associatifs marocains, concrétisée par la création d’une chaîne associative : «Union internationale pour le soutien au projet d’autonomie», «Stars citoyennes», «Association des partisans de l’autonomie» …
Cette mobilisation de la société civile devrait se renforcer encore plus », exhorte M. Naïmi, revendiquant pour les acteurs associatifs davantage de « liberté d’action » pour « défendre la position unioniste ».
Il s’agit ainsi de battre la partie adverse sur le terrain des droits de l’Homme, d’autant plus que l’Algérie n’est pas mieux placée pour faire au Maroc la leçon sur un dossier où il a franchi des pas importants. Le voisin de l’Est, qui continue de mater le droit des Kabyles à l’expression de leur identité, a battu le record des violations des libertés, publiques et individuelles. La construction actuellement d’un mur de sables autour des camps de Tindouf pour empêcher d’éventuelles fuites des séquestrés offre ici un exemple très significatif. Un dossier sur lequel le Maroc, particulièrement le tissu associatif, est appelé à réagir avec la vigueur nécessaire pour montrer le vrai visage du voisin algérien, sur le registre épineux des droits de l’Homme.
En dehors de cette question, dont l’Algérie entend faire ses choux gras, au détriment de la vérité, il faut relever que sa marge de manœuvre sur le dossier du Sahara se réduit jour après jour puisqu’il a administré la preuve, à qui veut bien voir, qu’il est partie prenante au conflit autour du Sahara marocain. Voilà qui porte plus d’un à minimiser les chances pour une issue positive au processus des négociations, enclenchée en 2007 sur la base de l’Initiative marocaine d’octroyer un statut d’autonomie aux provinces du Sud. Cette issue dépend largement de la solvabilité du Polisario et surtout de l’Algérie, la principale entrave aux pourparlers.
Interrogés sur les attentes marocaines sur cette reprise des négociations, le dirigeant du Parti du progrès et du socialisme, Ismaïl Alaoui, a affirmé : « On peut attendre beaucoup de ce processus, à la condition expresse que la partie adverse, surtout l’Algérie, veuille bien abandonner sa position intransigeante ». Reste à savoir : Jusqu’où le Maroc restera patient face à cette intransigeance ? « Le Maroc pourra rester patient aussi longtemps que la réalité le voudra », a assuré Ismaïl Alaoui, sur une note optimiste. Il s’agit d’un processus de longue haleine, et qu’il convient de mener jusqu’au bout. En tout cas, « il va de soi que le Maroc présente une situation stable, dans la mesure où il est sur le terrain », fait valoir Mustapha Naïmi.