En effet, certains ouvrages d’art, viaducs et autres ponts ne semblent pas avoir été construits pour faire face au déchainement des éléments, fût-il minime, voire largement supportable au regard des normes techniques censées régir le secteur.
Entre autres ponts qui ont rendu l’âme, certains ont été, en effet, récemment construits. Ce qui redonne plus d’allant et de crédibilité aux conclusions que la Cour des comptes a formulées dans son rapport annuel 2007. Lesquelles recommandations avaient, rappelle-t-on, provoqué une sortie tonitruante du ministre de l’Equipement et du Transport qui, malgré la publication de ses réponses par la Cour, a jugé bon d’organiser une conférence de presse pour dire tout le bien qu’il pensait de cette vénérable institution.
De fait, ce que les juges avaient mis en lumière, ce n’est ni plus ni moins qu’il y a « manque de fiabilité de certaines études techniques », des « conflits d’intérêts résultant de l’absence d’une véritable concurrence dans le domaine du contrôle technique des travaux de génie civil », etc.
En fait rien de ce qui ne puisse expliquer les actuels désastres, étant entendu que, sous d’autres cieux, le moindre petit pont ne peut avoir une durée de vie aussi courte que celle des ouvrages marocains qui ont vite plié l’échine pour cause de pluies abondantes.
A titre d’exemple, le cahier des charges des ponts Vasco de Gama à Lisbonne et Rion Antirion en Grèce, pourtant exposés à des environnements chimiquement agressifs en raison, notamment, de la présence de chlorures et de sulfates dans les eaux du Tage et du Golfe de Corinthe, portent, pourtant, sur une exigence de durée de vie de 120 ans.
C’est dire qu’il y a problème chez nous et que des commissions d’enquête devraient être diligentées pour mettre en lumière les causes qui ont augmenté la sinistralité de ces ouvrages d’art dont il faut désormais parler au passé.