Les décisions prises actuellement n'ont certainement pas les mêmes objectifs que celle-ci. Elles semblent, au contraire, s'inscrire dans une volonté de moraliser davantage la vie publique et de mettre fin à l'impunité qui régnait en matière de gestion de la chose publique.
Réputées être l'un des domaines réservés de la mauvaise gestion, de la prévarication, de la corruption, des malversations et de beaucoup d'autres comportements peu orthodoxes, les collectivités territoriales sont, depuis fort longtemps, en ligne de mire. La situation actuelle n'est donc nullement conjoncturelle, puisque ses racines sont à rechercher du côté des fraudes, achats de voix et autres irrégularités qui entachaient généralement les élections au Maroc.
Pour barrer la route aux prévaricateurs, il faudrait donc que le prochain scrutin soit le plus équitable, le plus transparent et le plus honnête possible. Ce qui est certes nécessaire, mais pas suffisant.
Les efforts consentis en matière de décentralisation et de renforcement du pouvoir local devraient, à n'en pas douter, être accompagnés par un meilleur contrôle de leur gestion.
Malgré l'existence de Cours régionales des comptes et d'une inspection générale au ministère de l'Intérieur, le suivi semble faire défaut en la matière. Des enquêtes sont diligentées au moins une fois par an, mais elles n'ont jamais aussi bien débouché que cette année-ci, à en juger par la fournée d'édiles qu'elles ont mis à l'index. Il faut donc nécessairement persévérer sur la même voie si nous voulons donner plus de consistance à cet Etat de droit que nous souhaitons tous voir érigé dans les meilleurs délais.