Le pis, c’est que le nombre de parkings a augmenté d’une manière inversement proportionnelle à celle des faux gardiens de voitures. Ce qui fait que ces derniers se trouvent déliés de toutes les obligations auxquelles les locataires de parkings réglementaires doivent s’astreindre. Y compris celle de s’acquitter des frais que toute occupation provisoire de l’espace public génère. Ils grugent donc doublement la collectivité. Non seulement ils privent les finances locales d’une partie de leurs recettes, mais ils se font aussi indûment payer par tous les automédons qui ont le malheur de stationner dans des endroits où la gratuité existe pourtant par la force de la loi.
De fait, ce phénomène pernicieux ne trouve sa justification ni dans une quelconque volonté de lutter contre le chômage, ni dans celle de sécuriser le stationnement des voitures et autres motos et bicyclettes. Il ne s’explique, en réalité, que par la remise en fonctionnement ainsi que le renforcement du système de maillage sécuritaire du territoire à moindre coût mis en place sous Driss Basri. Un système pyramidal à la base duquel officiaient, et officient toujours, des milliers d’informateurs non rétribués, mais bénéficiant de protections leur permettant de rançonner, sans risque, des citoyens qui n’en peuvent mais. Ce système mafieux de délation publique ne coûte pas un seul centime à l’Etat puisque nuls émoluments ne sont versés par le Trésor public à ces milliers d’informateurs à qui il est demandé de se retourner contre leurs concitoyens pour gagner leur croûte.
Ce système que les sécuritaires ont érigé en «valeur» essentielle d’une société où la débrouillardise rime souvent avec l’incivisme sous-tend nombre de comportements déviants qui nuisent gravement à l’ensemble de la société tout en reléguant aux calendes grecques la réalisation de ses aspirations au développement, à l’équité et à la modernité.
Nous avions dénoncé cet état de choses en temps opportun et nous continuerons à le faire à satiété.