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Certes faire ses emplettes dans les grandes surfaces s’inscrit dans l’air du temps. Les fins de mois notamment, la longue queue de caddies remplis à profusion devant les caisses de supermarchés en attestent. Est-ce à dire que les commerces de proximité, notamment les épiceries chôment? Loin s’en faut Ils font tout pour préserver leur part du gâteau
Ali qui tient un commerce à Agdal le confirme: «Il y a plus de trente ans que je gère ce commerce que je tiens d’ailleurs de mon père. Je puis vous assurer que la valeur de notre fonds de commerce, c’est avant tout la relation que nous tissons avec notre clientèle. Et au fil du temps, cela va au-delà des seuls intérêts économiques». Des propos que partage un client: «Il est vrai que le relationnel compte beaucoup. Des contacts chaleureux qui se perdent malheureusement dans les grandes surfaces». Et puis autre avantage et qui contribue à la survie de ces commerces, c’est la proximité. Cela fait le bonheur de tous comme en témoigne cette cliente : «Je fais les grosses courses au supermarché mais, pour les emplettes de tous les jours, c’est ici que je m’approvisionne». Et d’ajouter : «Un autre atout, c’est la disponibilité. L’épicerie près de chez moi est ouverte à 7h et à 23h, ils sont encore là. C’est bien pratique en cas d’urgence notamment pour la butane de gaz». Tout est fait pour fidéliser le client, répondre à la moindre de ses doléances. Dans ce sens, Ali fait même la livraison à domicile: «Juste un coup de fil et les provisions sont livrées aussitôt», confirme-t-il.
Par ailleurs, l’épicier joue parfois d’autres rôles qui facilitent le quotidien de ses clients. «Bien des fois, j’ai eu recours à ses services pour avoir une employée de maison. Il va sans dire qu’il touche une commission pour cela», indique une ménagère. Au-delà de toutes ces commodités, c’est encore les facilités accordées par l’épicier qui l’emportent. Qui n’a jamais entendu parler des fameux petits carnets de crédit tenus par l'épicier du coin? Cette pratique fort ancienne et très répandue n'est pas près de changer de sitôt. De nombreux ménages achètent à crédit de chez leur épicier. Généralement, ils s'acquittent de leurs dettes toutes les fins de mois juste après la paie. «Nous n'avons pas le choix si nous voulons conserver nos clients et en attirer de nouveaux», affirme un autre épicier. Et de préciser: «Les temps sont durs pour tout le monde, alors autant accorder des facilités pour soulager nos clients et les retenir par la même occasion». Cette pratique est courante aussi bien au sein de la classe moyenne que dans les quartiers populaires. Un contrat tacite basé essentiellement sur la confiance. Mais il faut bien assurer ses arrières. Pour ce, certains commerçants exigent que leurs clients déposent chez eux un chèque d’un montant de 2000 voire 3000 DH pour éviter autant faire se peut de mauvaises surprises. Généralement, ce fameux carnet est fait en double exemplaire. La tentation de falsifier les chiffres est du coup évitée. C’est l’expérience vécue par une ménagère : «Je me suis rendu compte de la supercherie. Ce n’est pas pour autant que j’ai renoncé à mon fameux carnet. J’ai juste changé d’endroit tout en étant très vigilante», dit-elle en souriant.
En somme, les épiceries chères à nos cœurs ont encore de beaux jours devant elles. Leur rôle dans la société est et demeurera important.