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Le président du congrès, Salem Latafi, le sait, depuis le premier jour. Le 8ème congrès du PPS doit être un espace de débat et de réflexion. Il doit être aussi et surtout un instant politique, la rencontre de tous les militants, toutes les synergies de ce parti au gouvernement décident, ensemble, de ce qui va changer. Mais attention, le congrès du PPS a aussi les symptômes des rencontres au sommet où le travail en coulisses et les conciliabules ont toute leur importance. « Parfois, ce qui se joue derrière le rideau peut être aussi important que l’officiel », soutient un militant blanchi sous le harnais.
De l’ouvrage sur le métier, il y en avait dès le premier soir du congrès. Pas de répit pour les commissions thématiques qui ont planché depuis vendredi soir sur les documents du 8ème congrès du PPS, avant de présenter, en plénière le samedi 29 mai en fin d’après-midi, leurs rapports et les soumettre au vote. Le document politique et le programme économique, social et culturel ont été adoptés à l’unanimité, ou presque, avec une seule et unique abstention. Le rapport de la commission des amendements des statuts du PPS a été, lui, adopté à la quasi unanimité et 3 abstentions alors que celui de la commission du contrôle financier du parti recueillera la (presque) totalité des voix, si ce n’est 3 abstentions et un « contre ». En fait, en ce début de soirée du samedi, tous les regards sont braqués sur les conclusions finales de la commission des candidatures au comité central. La mission est lourde de conséquences et détermine toute la suite des événements. Et pour cause, c’est bien cette commission qui valide ou pas la légalité du congrès en vérifiant la liste des 1843 congressistes. En plénière, la nouvelle tombe et ceux et celles du PPS peuvent enfin respirer : le rapport de la commission des candidatures est adopté à l’UNANIMITE, sans le moindre contre ou abstention. « En clair, cela signifie que les contestations sur fond d’accusation d’inzal de congressistes ne seront plus possibles en cas de non élection d’un tel ou tel », lâche avec soulagement un
congressiste.
Trois jours pour changer le parti, lui donner un nouvel élan, ancrer son identité politique de gauche, se mettre en ordre de bataille dans la perspective des législatives de 2012. Trois jours aussi pour apprendre à mieux se connaître.
Radioscopie des congressistes
Qui sont les militants du PPS ? Une radioscopie des délégués qui assistent à cette grand-messe des anciens communistes donne des premières pistes de réponse et révèle que la moitié des congressistes a plus de 45 ans (seulement 4,9% ont 25 ans), 49% d’entre eux ont moins de 10 ans au compteur de la militance au sein du PPS et 15,6% de congressistes ont passé 30 années d’une vie toute militante à l’intérieur du parti fondé par Ali Yata. Enfin, et la ministre du Développement social et de la Famille, championne de l’approche genre, la PPS Nouzha Skalli, appréciera : l’écrasante majorité des congressistes est représentée par des hommes. Ils sont en effet un peu plus de 89% contre 10,4% de femmes. Dimanche 30 mai, probablement le jour le plus long pour les militants. 920 congressistes se sont portés candidat au comité central, lequel doit élire ensuite le secrétaire général puis les membres des commissions de discipline et de contrôle financier. En fin de matinée, la commission des candidatures était toujours en train de plancher sur les candidatures et compte présenter, en plénière, une liste représentative et consensuelle des prochains membres du comité central (entre 350 et 450). Les congressistes adopteront-ils la liste ? Suivront-ils la commission des candidatures ? Ou au contraire opteront-ils pour une élection à bulletin secret des membres du comité central ? Une question sans réponse à l’heure où nous mettions sous presse, alors que le porte-parole du congrès, Abdelouahad Souhail, s’apprêtait en début d’après-midi de ce dimanche à donner un point de presse sur l’avancée des travaux du congrès. En attendant, c’est le même mystère qui continuait aussi d’entourer les candidatures au poste de leader du PPS. Trois hommes –Nabil Benabdallah, Saïd Saadi et Oualalou- pour un fauteuil et la même interrogation chez les militants : y aura-t-il vote ou pas ? La réponse est, on le sait, est conditionnée par le retrait de deux candidatures au profit de celui qui a toutes les chances d’être adoubé. Si le suspense demeure entier, le travail en coulisses, lui, fait rage.