En dépassant certains seuils, toute chose pourrait se transformer en son contraire ou générer des effets pervers.
Tel est le risque qui couve derrière toute démarche maximaliste.
Le droit à la manifestation doit être respecté et protégé au même que les autres droits relevant de la liberté d'expression.
Mais, en toute franchise, le recours à la place publique se doit d'un autre côté prendre en considération des intérêts dépassant le cadre sectoriel.
La grève de la justice, qui est légitime et légale en soi, ne doit en aucun cas gêner la procédure de réglementation des dossiers des tribunaux, de même que la manifestation contre la cherté de la vie ne doit ni se transformer en acte de «contestation» à la merci de certains professionnels, ni avoir d'impact sur la sécurité des citoyens.
Cela dit, en tout état de cause, les problèmes ne se règlent ni par la trique et la force, ni par la surenchère verbale.
L'équation est certes complexe, difficile à résoudre, mais non impossible. Car s'il y a une chose à bannir par les temps qui courent, c'est bien cette maladie qui consiste à ne voir que le blanc ou le noir, qui accentue le dialogue des sourds et fait de l'obstination à régler les différends par « les rapports de force », un mode de gestion.