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Et à la vue de la trop lente avancée des travaux de reconstruction, des gravats qui jonchent encore les rues et des millions de sans-abri qui tentent péniblement de survivre dans une des 1.300 tentes mises à disposition, la frustration gagne de plus en plus d'Haïtiens et de donateurs internationaux.
Mais Julie, elle, est déterminée à renouer avec sa vie d'avant. Dans le camp où elle loge, situé sur un ancien terrain de golf huppé de Pétion-Ville dans la banlieue de Port-au-Prince, elle a relancé son petit salon de beauté, désormais situé sous une bâche exiguë partagée avec les membres de sa famille.
Rien de comparable avec son florissant salon d'autrefois, en briques et à l'allure moderne.
"Oh, c'était très chic", regrette-t-elle en soupirant devant le sol poussiéreux, recouvert d'une bâche de plastique bleu. Dès l'arrivée des premières gouttes de pluie, le sentier escarpé qui mène au pas de la porte devient boueux et ressemble alors à une tranchée. "Ce n'était pas comme ça. Il y avait tout dans mon salon", dit-elle avec une pointe de nostalgie dans la voix. "J'arrive à travailler ici mais il me manque beaucoup de choses. Comme des sèche-cheveux, par exemple. Et je n'ai pas non plus d'électricité".
Toutes les prestations sont à moitié prix en ce moment car Julie sait bien que tout le monde est à court d'argent.
Les manucures et pédicures coûtent moins de trois dollars. Un shampooing et un brushing vous coûteront 10 dollars et il faut compter 4,20 dollars pour des extensions de cheveux.
Les nouvelles clientes aussi bien que les habituées s'enthousiasment de pouvoir se faire pomponner. D'après Julie, six de ses clientes les plus fidèles font jusqu'à trois changements de bus avant d'atteindre cette minuscule oasis, située à des kilomètres de leurs maisons.