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Le problème hygiénique de nos villes demeure le parent pauvre de nos décideurs !


Abdelkrim Mouhoub
Vendredi 28 Octobre 2022

Le problème hygiénique de nos villes demeure le parent pauvre de nos décideurs !
Tout ce qu’on devait savoir sur l’état de nos villes, c’est qu’on pourrait en savoir quelque chose ! Voilà ce dont vous gratifie l’oncle Bouchaïb ! Si tu veux te rassurer du beau, il serait opportun de le surprendre à son réveil, et ce à l’insu des contrefacteurs qui vendent la médiocrité avec en sus une logorrhée sournoisement farcie dans une malignité perfide et dont ils usent dans un langage reluisant mais réducteur, renchérit-il, lui qui possède un sens divinatoire pour dévoiler avec beaucoup d’entregent à quoi tend tout discours ! C’est avec beaucoup d’à-propos que l’entrée en sujet s’annonce ainsi. En effet, les faits sont là pour légitimer le propos. Bien visible au non-voyant, dira-t-on. D’aucuns s’accordent à dire que l’hygiène dans nos villes, même celles qui abritent le luxe et ses hommes de qualité (Molière), la richesse et ses détenteurs, le savoir faire et ses vétérans, l’art et ses maîtres, est traitée en parent pauvre. Cet état de fait laisse conséquemment le contribuable souhaiter, faute d’autres moyens de riposte devant une indifférence malveillante des représentants qui sont, par tout temps, censés être à l’écoute de ceux qui ont validé les sièges et les pouvoirs qu'ils détiennent, tout le malheur qu’ils méritent. On se demande, par ailleurs, sur l’intention des maîtres du temps qui semblent paradoxalement ne pas redouter ces imprécations dont les conséquences ne tardent pas de tomber comme un couperet sanctionnant inexorablement les faux-monnayeurs et leurs sentinelles de papier. Ils sont vraiment hors connexion, ces bénis oui-oui qui n'applaudissent qu’à contre-sens et n'en font tout au plus qu'à leur tête ! Ouvrant le bal par ce qui traumatise cette ville charmante, cette cité sympathique, censée être la Deauville du Maroc, ElJadida en l’occurrence. Une ville victime de la perversion mentale de certains gestionnaires de la chose publique, une ville qui semble porter dans son flanc un démon dont elle abhorre la gestation, décrie à celui qui veut l’entendre l’état auquel elle est acculée.« Récemment, c'est tout gentiment que nous avons fait la remarque relative à ces barcasses à ordures ménagères (dégageant leur odeur fétide et libérant le jus de leurs immondicités sur le sol) inconsciemment placées devant l'entrée principale du Parc Mohammed V, alors que pas plus loin, il existe assez d'espace tout au long d'une ancienne villa désaffectée et emmurée et où la logique voudrait qu'on place ces bacs à ordures», écrit notre confrère Ahmed Chahid sur sa page Facebook. Souhaitant que cette remarque « allait susciter un répondant, d'autant plus qu'un parc n'a jamais été source d'ordures ménagères et, du coup, cela ne justifie nullement l'emplacement de ces bacs devant son entrée ni dans ses alentours». Ajoutant que «la problématique hygiénique a fait couler beaucoup d'encre tout au long de ces dernières années, sans résultats notables... sauf un état d'absurde, puisque c'est l'absurde qui semble prendre le dessus dans toutes les décisions prises au niveau de cette ville ». Nos villes sont-elles devenues de vrais cloaques? «Ce qui est écœurant, souligne Mahfoud, un commerçant de Tiznit, c’est qu’on se soulage un peu partout ! Faute de latrines publiques, on est obligé de garder son étron jusqu’au retour chez soi ou s’en débarrasser là où on peut, surtout si on porte un vêtement ample». Les gravats ? « Je saurais considérablement gré à ceux qui réussissent à nous convaincre de l’utilité de les garder là où ils sont. Ne deviennent-ils pas un abri pour les petites bêtes qui gênent la quiétude des citoyens ? », se demande-t-il. Pour monsieur Ahmed Benhima, inspecteur de français du secondaire et acteur éducatif, la question de l’hygiène concerne tout citoyen, alpha ou lambda fut-il. Safi comme El Jadida et Marrakech sont des villes «ruralisées », dès lors que «le comble du paradoxe est que tous ceux qui inondent notre environnement de leurs ordures n’ignorent plus les règles d’hygiène. Ils seraient, à l’épreuve, capables de réciter de longues leçons sur la question mais c’est à l’air libre qu’ils se débarrasseront de leurs restes et nous serviront quand même, régulièrement et copieusement, une part de saleté». Sur la question de ce comportement pervers, il ajoute: «Je n’en détiens pas le secret mais je constate que les tapes sur les bouts des doigts et les fessées pour ce genre de délits ont depuis longtemps disparu de notre art éducatif. Elles faisaient pourtant des miracles à leur époque. Elles sont aujourd’hui bannies au nom de plusieurs théories et de plusieurs principes. Si j’en réclame le retour, je serai traité d’ignorant, d’odieux, de rétrograde, voire plus. De nos jours, les gens intelligents et pragmatiques font mieux. Ils ferment les yeux et c’est beaucoup plus pratique, car il paraît que quand l’œil ne voit rien, le cœur ne souffre point. Le problème de l’hygiène est celui qui ne secoue aucun responsable, aucun élu dans notre pays». Et notre interlocuteur de conclure :«Livrée à son propre sort, devant le regard indifférent de responsables (administratifs et élus) sans projets, sans imagination et sans volonté, Safi se ruralise, se pollue et grossit dans une anarchie urbanistique totale. Sa décadence économique, sociale et culturelle est assurée et, elle s’accélère même ». Pour ce qui est du cas de Sidi Bennour, que ses fils préfèrent appeler Al Bannouriya, les témoignages abondent et encombreraient notre article si nous voulions en citer. Nous signalerons toutefois certains du fait qu’ils ne sont pas moins pertinents. « Comment comprend-on ces hommes misérablement asservis soient honnêtement servis du moment qu’ils se sont mis la tête sous le joug dont ils sont les concepteurs et les artisans en confiant une partie de leur existence entre des mains dont ils ignorent les tours ? » se demande ce citoyen qui supervise à pas sûrs ce à quoi se livrent les gestionnaires de la chose publique et à quoi on prépare le devenir d’une ville chef-lieu de la province de Sidi Bennour depuis quelques années. «Si le boulevard des FAR s’accapare le plus d’attention et d’intérêt des autorités locales, tous les quartiers de la ville s’enlisent dans l’indifférence et le laisser-aller augurant ainsi la détérioration de l’infrastructure et l’instauration du mal-vivre chez les habitants condamnés à se ronger les sangs quant à l’avenir de leur ville. Comme des banlieusards ! », nous confie M.B. comme s’il voulait incriminer tout le monde, jusques et y compris lui-même. « L’expérience a prouvé que de par tout temps, le fait de déléguer la gestion de la chose publique à des novices ne va pas sans risque, d’autant plus que l’écart des niveaux d’instruction et le manque de maturité requise en matière juridique, économique, sociale et politique entre les élus et l’administration de tutelle sont on ne peut plus flagrants», souligne cette fonctionnaire de la municipalité qui connaît tous les rouages de l’administration et les dossiers dont l’approche est plus grande et demande de l’imagination et du courage. «On ne badine pas avec le sort d’une population», dirons-nous. Les fauteuils ne sont pas durables, si confortables soient-ils ! La crédibilité d’un Marocain dépend grandement de son degré de citoyenneté ! Quel modèle présentons-nous à nos enfants, ces hommes et femmes de demain ? Question à laquelle l’on ne peut répondre ! 


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