A l’instar de tous ceux qui l’ont précédé, ce Sommet s'achèvera, sans nul doute, sur une déclaration commune et par la sempiternelle photo de famille où tous les participants arboreront le sourire radieux et l’incontournable mine enjouée de circonstance.
Nul doute aussi que ces derniers auront préalablement débattu de tous les grands dossiers dont la crise financière qui a ébranlé les économies mondiales et les moyens de permettre au capitalisme d’avoir un visage moins hideux que celui que veulent lui donner les traders sans foi ni loi qui ont écumé les places financières et les bourses des petits et grands épargnants à travers les cinq continents.
Nul doute enfin que les participants au Sommet du G20 auront également évoqué la question du chômage qui continuera, sans conteste, à tarauder leurs consciences et à faire souffrir nombre de leurs électeurs.
Sur ce chapitre, il y a, en effet, unanimité chez les experts : le pire est encore à venir. L'expérience des crises précédentes démontre à cet égard que l'impact de pareilles mauvaises passes sur le chômage est décalé par rapport à la reprise elle-même. Les dernières prévisions confirment à ce titre le maintien d'un chômage élevé jusqu'en 2011. L'Organisation internationale du travail (OIT) prévoit également une augmentation du nombre de chômeurs à travers le monde de près de 59 millions d'ici la fin de l'année. Plus de 200 millions de travailleurs pourraient ainsi sombrer dans l'extrême pauvreté, surtout dans les pays en développement et dans les pays émergents, où les filets de sécurité sociale sont rares voire inexistants. Ce qui fera monter le nombre total de travailleurs pauvres dans le monde à 1,4 milliard.
De plus, l'effondrement du commerce international alimentera la récession mondiale et les pays qui, à l’instar du Maroc, sont dépendants des recettes touristiques et des marchés à l'exportation afficheront les baisses les plus prononcées de leurs PIB.
Le maelström qui secouera leurs équilibres macro-économiques sera certes dû au déclin de la demande mondiale, mais leurs technocrates seront tentés de jouer aux apprentis sorciers, avec ce que cela induira comme dangers à court, moyen et long termes. Nombre de ces pays seront, en effet, tentés de précariser davantage leurs marchés du travail pour maintenir leur compétitivité. Ce qui, à terme, risquerait d’obérer leur demande intérieure et pourrait, s’ils n’y prennent garde, les plonger dans d’inextricables problèmes socio-économiques, sans pour autant apporter une quelconque médication au mal qui les ronge. Lequel, comme chacun le sait, n’est pas uniquement conjoncturel, mais structurel dans ses principales causes et manifestations.