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Les premiers résultats de cette étude, réalisée en octobre-novembre 2014, livrent de précieux enseignements sur l’état des lieux et les grandes tendances de la préscolarisation, les déterminants de l’accès à l’enseignement préscolaire et l’effet de la préscolarisation sur la réussite scolaire et le capital humain.
Selon cette étude, seulement 995.000 enfants âgés de 3 à 5 ans ont été préscolarisés l’année dernière, ce qui correspond à un taux de fréquentation du préscolaire de 48,7%. Le secteur d’enseignement moderne (crèche, maternelle) en préscolarise la quasi-totalité (93,3%) suivi de loin du secteur traditionnel (Koutab et Msid) (6,7%). Le secteur privé accueille 94,5% des enfants préscolarisés, contre 5,5% pour le secteur public.
Les données du HCP font aussi état de la baisse tendancielle du taux de préscolarisation qui augmenterait à une vitesse de plus en plus lente, de 12 points pourcentage des années 1980 aux années 1990 et de juste 5 points pourcentage de ces dernières aux années 2000.
« Pour les ‘4 – 5 ans’, le taux de préscolarisation a augmenté de 39,4% en 1994 à 50,1% en 2004 puis à 53,8% en 2014, montrant, à son tour, une progression de la préscolarisation, de plus en plus lente », relève l’étude soulignant la baisse de l’âge à la préscolarisation et de la durée de préscolarisation.
Celui-ci a diminué de près de 4,7 ans aux années 1960 à 4,4 ans aux années 1980, puis à 4,0 ans aux années 2000.
Sur la privatisation et la modernisation soutenues de l’enseignement préscolaire, l’enquête révèle d’une part que les établissements préscolaires privés totalisent aux années 2000 près de 93,5% des enfants préscolarisés contre 76,0% lors des années 1960; d’autre part, le préscolaire traditionnel régresse au profit du secteur moderne. Aux années 1960, le secteur d’enseignement préscolaire moderne accueillait 17,5% des préscolarisés, contre 90,3% aux années 2000. Une tendance inverse est enregistrée par le secteur traditionnel dont la part dans les effectifs préscolarisés a reculé de 82,5% à 9,7% durant la même période.
Sur l’accès à la préscolarisation, les résultats de l’enquête montrent qu’en 2014, plus de la moitié des enfants âgés de 3 à 5 ans n’avaient pas encore fréquenté un établissement d’enseignement préscolaire pour des raisons liées, entre autres, au genre de l’enfant et à ses atouts familiaux et sociaux et que les ménages à taille réduite privilégient plus la préscolarisation des enfants. « Les chances de préscolarisation sont particulièrement minces parmi les ménages à taille élevée. Celles d’un enfant, membre d’un ménage de moins de 4 personnes, (64,2%) sont presque deux fois celles d’un enfant (33,5%) relevant d’un ménage de plus de 6 membres ».
On y apprend aussi que les parents de niveau scolaire moyen ou élevé et/ou d’origine sociale moyenne ou aisée sont plus attachés à la préscolarisation de leurs enfants.
Autres enseignements, la préscolarisation est marginalisée là où les structures de l’enseignement préscolaire font défaut et où les enfants à préscolariser subissent l’impact de l’enclavement social. Tout comme, note le HCP dans le milieu rural, l’accès à l’enseignement préscolaire s’améliore à mesure que se réduit la distance à la route et aux points d’eau.
Les résultats de l’enquête confirment, par ailleurs, que « l’inégal accès à l’enseignement préscolaire se convertit en inégalités de chances vis-à-vis du succès scolaire» et que la préscolarisation estompe les déperditions scolaires.
Le HCP conclut que le rendement du préscolaire traditionnel est, de loin, inférieur à celui du préscolaire moderne et que c’est vraisemblablement là où réside l’une des explications de sa régression soutenue depuis l’indépendance du pays.