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![La nourriture peut-elle générer de véritables addictions? La nourriture peut-elle générer de véritables addictions?](https://www.libe.ma/photo/art/default/4915274-7335394.jpg?v=1352726124)
Kay Sheppard, une mère de famille installée en Floride, se considère comme une ancienne accro à la nourriture. Elle raconte au magazine américain Newsweek comment elle passait son temps à faire des aller-retours au supermarché pour acheter des cookies, du chocolat, des gâteaux,... qu’elle finissait bien souvent par engloutir avant même d’être arrivée chez elle. Kay Sheppard se souvient également avoir dû racheter cinq fois la boîte de chocolats qu’elle avait prévu d’offrir à son père pour Noël car elle n’avait pu résister à la tentation de les dévorer.
Aujourd’hui réconciliée avec la nourriture et avec son poids, elle estime que les obèses n’arrivent plus à se contrôler, à l’instar des autres personnes souffrant de dépendance. Partant de ce postulat, elle a même fondé un programme de réhabilitation et écrit plusieurs livres, et ce bien avant que la science ne s’empare de la question et valide l’hypothèse de cette mère de famille de Floride. Car actuellement, la théorie selon laquelle le cerveau répond à la nourriture riche en graisses, riche en calories de la même manière qu’il répond aux drogues, gagne du terrain. Bien sûr, toutes les personnes obèses ne souffriraient pas d’addiction et cette théorie ne peut à elle seule résoudre tous les problèmes de surpoids.
De plus en plus de recherches porteraient sur la nourriture comme les pizzas, les sodas, les crèmes glacées, qui sont des aliments très attrayants et auxquels il nous est difficile de résister. Pour couronner le tout, plus on en mange, plus on a envie d’en manger, ce qui expliquerait pourquoi une fois que l’on a pris des mauvaises habitudes alimentaires, il est très difficile de s’en défaire.
Une étude de Paul Johnson et Paul Kenny du Scripps Research Institute à Jupiter en Floride et relayée par le site d’information L’Express a souligné des caractéristiques similaires à l’addiction chez les obèses. Le cerveau des obèses réagirait à la prise de nourriture de la même manière que celui des personnes dépendantes d’une drogue. Ensuite, le comportement consistant à manger au-delà des besoins énergétiques est le même que le comportement compulsif des toxicomanes.
“Dans cette étude, les animaux ont complètement perdu le contrôle de leur comportement alimentaire, premier signe de l’addiction. Ils continuaient à se suralimenter même lorsqu’ils anticipaient un choc électrique, ce qui montre bien combien ils étaient motivés pour consommer de la nourriture appétissante”, a expliqué Paul Kenny.
Mais si cette théorie est plausible, certains chercheurs jugent qu’une partie des données n’est pas suffisamment consistante pour valider cette hypothèse. C’est le cas de Paul Fletcher, spécialiste des neurosciences à l’université de Cambridge, interviewé par Newsweek qui estime également que la définition d’une addiction est stricte et “l’addiction” à la nourriture ne répond pas tout à fait à cette définition. La communauté scientifique spécialiste des abus de substances, utilise une définition stricte de l’addiction qui prend en compte des éléments qui vont au-delà de la simple prise de plaisir, comme l’évolution du seuil de tolérance, l’apparition de perturbations dans la vie quotidienne, et ce longtemps après la prise de drogue. Ce qui n’est pas le cas de la nourriture.
Si la science parvient à démontrer qu’il y a addiction à certains produits alimentaires riches en sucres et en graisses, alors cela pourrait non seulement avoir un impact sur la façon que l’on a de traiter l’obésité mais aussi sur la façon dont certains produits sont marketés, et peut-être même taxés. Un argument qui n’est pas sans rappeler ceux avancés lors du débat sur la taxe sur les sodas.