Et pourtant, l'école n'a cessé d'être réformée depuis l'aube de l'indépendance. Les dernières tentatives du genre se sont inscrites dans le cadre de la Charte nationale éducation et formation dont l'âge dépasse actuellement les dix ans et du Plan d'urgence que le ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique a initié pour accélérer la cadence de réalisation des chantiers qu'elle comporte.
Etalé sur la période 2009-2011, ce plan nécessitera une rallonge budgétaire de l'ordre de 19,5 MMDH et permettra à ce département fortement budgétivore de tourner, à terme, avec un budget de 37 MMDH environ.
Deux volets essentiels sont concernés par ces financements : l'infrastructure scolaire et les ressources humaines. A preuve, 8012 structures scolaires nouvelles et 486 internats verront ainsi le jour et 41.449 enseignants seront recrutés en trois ans.
L'avis de concours relatif à l’embauche de la première fournée de ces maîtres d'école d'un nouveau genre en a fait, néanmoins, déchanter plus d'un.
Nulle part, il n'y est, en effet, indiqué qu'ils seront formés aux rigueurs de la pédagogie et des techniques d'apprentissage.
Autre hic de taille: l'actuel Plan d'urgence a été concocté sans que les principaux intéressés, à savoir les enseignants, n'y aient été associés, ou même consultés.
Ce changement d'approche est d'autant plus irréversible qu'il s'inscrit dans le droit fil d'une démarche collective entreprise par cette défunte COSEF (Commission spéciale enseignement-formation) qui avait fédéré les efforts de tous en vue de faire de l'école un milieu ouvert sur la réalité et les besoins des jeunes.
Ce changement est également fort étonnant au regard du fait qu'aucun projet de réforme, aussi parfait soit-il, ne peut déboucher sur les résultats escomptés s'il ne prend pas compte des avis de tous ceux qui sont censés le mener à bon port.
Qu'en conclure ?