La Fondation Ytto dresse le bilan de sa 11ème caravane sociale “Touda Khatoune”

La campagne a bénéficié à plus de 66.900 personnes de Zagora et Tinghir


Alain Bouithy
Jeudi 17 Décembre 2015

La Fondation Ytto  pour l’hébergement et la réhabilitation des femmes victimes de violences a présenté récemment à Casablanca, le bilan de la 11ème édition de sa caravane sociale.
Identifier les problèmes auxquels sont confrontées les femmes de ces régions, et observer leur situation juridique et socioéconomique. Tel était l’objectif de cette campagne annuelle organisée, du 21 juillet au 4 août 2015, dans les régions de Zagora et Tinghir, sous la bannière « Tous contre le mariage des mineurs(es), la pédophilie, tous pour un enseignement de qualité pour les filles et les garçons, sans discrimination ».
Organisée autour de cinq commissions (juridique, médicale, enquête terrain, sensibilisation et artistique), cette opération a consisté « à repérer toutes les formes de violences que subissent les femmes dans ces contrées lointaines et isolées, à travers plusieurs ateliers et activités quotidiens, animés par une approche participative: accueil des habitants sous la tente caïdale, porte-à-porte, groupes de parole, etc. »,  ont souligné les responsables de la Fondation Ytto.
Sur le plan médical, il ressort que la majorité des patients consultait pour des pathologies fréquentes, accessibles à une prise en charge dans une structure de soins primaires ambulatoires telles que les « troubles digestifs, liés en partie à l’alimentation et l’accès à l’eau potable ; arthropathies et douleurs articulaires ; infections ORL (angines et otitis) ; pathologies ophtalmologiques kératite, cataracte, amétropie, nécessitant souvent l’intervention d’un spécialiste pour une chirurgie ; pathologies gynécologiques et suivi de grossesse ; pathologies dentaires, pour lesquelles notre activité n’était pas équipée » a-t-on indiqué.
Durant cette opération, l’équipe médicale a rencontré plusieurs cas nécessitant un avis spécialisé en urgence. En l’occurrence  des pathologies pédiatriques sévères, des lésions orthopédiques, ou des pathologies infectieuses inquiétantes avec nécessité de signalement aux agences de santé publique (suspicion de leishmaniose en particulier), explique la Fondation.
D’autres cependant nécessitaient tout simplement une approche éducative et des temps d’information. C’est le cas notamment du développement de l’enfant, des règles diététiques face à des troubles alimentaires ou des troubles de croissance ainsi que des mesures d’hygiène concernant la sphère gynécologique et peri-conceptionnelle. Sur ce dernier cas, la Fondation a observé que les populations montraient un cruel manque de connaissance (malnutrition des jeunes enfants, pathologies infectieuses gynécologiques récurrentes liées à des défauts d’hygiène alarmants).
Dans son rapport, la Fondation s’est aussi intéressée à la situation du système de santé dans les régions visitées, déplorant la faible présence d’un contact médical dans certaines d’entre elles, comme celles de Blida Daoudiate et de Tharbalte. Dans ces deux régions, la Fondation a noté « une forte inégalité d’accès au soin, et des inégalités de ressources tant pour les populations que pour les dispensaires eux-mêmes ». Pas seulement, elle a également constaté un « manque évident de ressource et de matériel dans les dispensaires, pour lesquels les stocks de médicaments étaient très limités, et où manquait le matériel de base ».
Par ailleurs, la Fondation a noté un défaut persistant concernant la présence des infirmiers dans les dispensaires à certaines périodes de l’année et leur isolement par rapport aux structures hospitalières et leur manque de moyens matériels et logistiques. Elle a également déploré que toutes les maladies ne soient pas considérées avec la même attention.
Enfin, a constaté la Fondation, la santé de la femme relève dans certaines régions d’un manque extrême d’information et d’éducation.
« Notre activité a permis de renouer ce contact médical dont ont besoin les populations rencontrées », se sont réjouis les responsables de la Fondation, estimant avoir réussi às sensibiliser les personnes souffrant de maladies graves à l’importance de prendre leur traitement et d’accéder aux soins et aux interventions chirurgicales nécessaires malgré le sentiment d’isolement et d’abandon de certains, vis-à-vis du corps médical.
Le rapport social fait état de 66.900 personnes ayant bénéficié des prestations de la caravane. Selon la Fondation, 356 consultations juridiques ont été données dont 15 dossiers qui sont pris en charge par ses soins, 1.300 consultations médicales ont été effectuées et 570 tests de dépistage du diabète ont été réalisés dont 31 positifs nécessitant un traitement.


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