Décidément à l’heure où certains néo-fédéraux parlent de professionnalisme à la sauce marocaine dès la saison prochaine, les principaux protagonistes sont là pour nous rappeler qu’entre un vœu pieux et la réalité, c’est tout un monde.
Il est vrai que les cas de Fakhir et de Taleb diffèrent sur la forme, ils convergent bien dans le même sens ; celui de l’inconstance de la gente footballistique nationale. Un coach qui décide de claquer la porte, après une seule et petite journée de championnat, ne semblant avoir découvert un état des lieux qu’il aurait jugé « calamiteux », qu’après coup. Vite fait bien fait, le MAS s’en remet à Abdelhadi Skitioui. Un cadre qui s’est accordé tout le temps nécessaire pour reprendre du service et surtout pour fignoler son contrat afin d’être à l’abri des sautes d’humeur des dirigeants.
Pour ce qui est d’Abderrahim Taleb, après avoir passé une année aux commandes du MAT, il s’est vu éjecté à l’orée de la deuxième saison. Il faut dire que ce limogeage avait été pressenti depuis quelque temps, même si Taleb faisait apparemment semblant de ne rien voir venir. L’on ne peut que comprendre l’attitude du coach, mais non pas celle du bureau dirigeant du MAT qui a recruté à temps et à coups de millions des joueurs, et comme par hasard ne seront opérationnels qu’une fois le nouvel entraîneur sur place. Le Franco-roumain Ivica Todorov qui avait coaché, par le passé, plusieurs clubs marocains, semble une fois encore flairé le bon coup.
Le fait de changer d’entraîneur n’a jamais été la solution appropriée dans la plupart des cas. Mais faute de pouvoir de remettre en question à plus d’un niveau, pourquoi alors se casser la tête, tant qu’il y a un fusible, l’entraîneur, qui peut sauter à tout moment sans trop de dégât. Sauf que c’est tout un football qui s’en ressent.