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D’après l’agence onusienne et le Partenariat de la montagne (PM), une plate-forme d'actions dont le but est de relever les défis auxquels les régions de montagne sont confrontées, le nombre de personnes victimes d'insécurité alimentaire dans les zones de montagne aurait progressé de 30% entre 2000 et 2012.
Dans une étude («Mapping the vulnerability of mountain peoples to food insecurity») publiée vendredi 11, à l’occasion de la Journée internationale de la montagne, la FAO et le PM expliquent que le profil croissant de la faim n'est pas le seul défi auquel sont confrontés les montagnards. Et pour cause :90% d'entre eux vivent dans les pays en développement où la plupart dépendent de l'agriculture de subsistance et travaillent dans des écosystèmes fragiles, et sont aisément victimes du changement climatique, note-t-on.
«Les conditions de vie des populations de la montagne se sont détériorées et leur vulnérabilité à la faim s'est accrue. Les communautés montagnardes sont particulièrement vulnérables aux pénuries alimentaires à cause du climat rigoureux et du terrain accidenté voire inaccessible, sans compter la marginalité politique et sociale», a constaté le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva.
Pour inverser la tendance et affronter la source du problème de l'insécurité alimentaire en montagne, la FAO juge indispensables un engagement politique vigoureux et des mesures efficaces. Ce qui, assure-t-elle, devrait combler l'écart entre les populations de plaine et de montagne.
Car, cette situation sonne comme une injustice pour les habitants de la montagne, a fait remarquer le coordonnateur du secrétariat du Partenariat de la montagne, Thomas Hofer. Et pour cause: «Les communautés ayant une des empreintes carbone les plus réduites au monde sont parmi les premières à faire les frais du réchauffement de la planète», a déploré ce dernier.
«Compte tenu de la hausse des températures, explique-t-il, les ravageurs et les maladies gagnent en altitude. Les pertes de récolte et d'animaux d'élevage sont une réalité croissante. En outre, les impacts toujours plus lourds des tempêtes, des avalanches, des glissements de terrain et des débordements de lacs glaciaires emportent des vies humaines et détruisent les infrastructures, interrompant l'accès des communautés aux routes, aux écoles, aux marchés et aux services de santé».
Les auteurs de cette étude indiquent que «pour les communautés montagnardes, le facteur principal est la croissance inclusive, c'est-à-dire une croissance qui défend l'accès de tous à la nourriture, aux biens de production et aux ressources, en particulier pour les populations pauvres et les femmes, afin de leur permettre de développer leur potentiel ».
Les principaux systèmes d'exploitation agricole étant constitués de fermes familiales et de petites exploitations dans les zones de montagne de foresterie et d'élevage, la FAO pense qu’il est important de «créer un environnement institutionnel et politique favorable où les populations puissent accéder aux services comme la formation, l'information, le crédit et les soins de santé, ainsi qu'à des infrastructures adéquates». Des investissements et un appui technique sont également nécessaires pour diversifier et renforcer les systèmes de production en montagne, par exemple en conjuguant le savoir-faire autochtone et les traditions avec les techniques modernes, pense-t-elle.
D’après cette étude, près de 59 millions d'habitants de la montagne en Afrique étaient exposés à l'insécurité alimentaire en 2000. Douze ans plus tard, en 2012, « ce nombre a fait un bond de 46 pour cent pour s'établir à 86 millions – dû en partie à l'augmentation des populations montagnardes dans la région. L'Afrique orientale concentre la majorité des personnes vulnérables sur le continent, ce qui représente 65 pour cent du nombre total des montagnards souffrant d'insécurité alimentaire en Afrique ».
Rappelons que les zones de montagne couvrent 22% de la surface émergée de la terre et abritent 13% de la population.