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Au moment de sa venue au monde, le bébé était mal positionné, ce qui nécessitait une intervention que ne pouvaient pratiquer les deux infirmières devenues sages-femmes par la force des choses. Face à cette situation dramatique, la femme en couches dut attendre 15 heures avant que la doctoresse ne montrât le bout du nez. La conscience professionnelle, le serment d’Hippocrate, l’aide à personne en danger, tout cela n’avait pas pu l’empêcher d’éteindre son téléphone pour ne pas être dérangée.
Imperturbable, elle prit même la route, le lendemain de ce drame, pour fuir la ville où c’est une kinésithérapeute qui s’est occupée de faire accoucher la maman en l’absence du médecin de permanence.
Le cas de cette femme n’est pas exceptionnel à l’hôpital Hassan II où des dizaines de malades attendent le retour de l’unique chirurgien qui, après avoir travaillé 15 jours, 24 sur 24 est parti pour 15 jours de récupération.
15 jours durant lesquels, il n’y avait pas de chirurgien dans cet hôpital. Comment peut-on imaginer cela? C’est pourtant l’amère réalité à laquelle les habitants de Tan Tan se sont habitués depuis belle lurette.