L’Italie, lieu de prédilection des immigrés mineurs marocains

Près de 1170 mineurs marocains sont entrés illégalement en Italie durant l’année 2008. Ces chiffres qui reflètent l’ampleur du phénomène de l’immigration clandestine des mineurs, viennent d’être rendus publics par la section italienne de l’Organisation non gouvernementale Save The Children. Les enfants marocains ayant atterri en Italie sans accompagnateurs représentent 15% de l’ensemble des immigrés mineurs qui sont arrivés en Italie durant cette année, soit quelque 7797 enfants de différentes nationalités. Un chiffre qui a légèrement augmenté par rapport à l’année 2007 durant laquelle l’Italie a reçu quelque 7548 mineurs. Le Maroc vient en tête avec 15% de cet effectif, suivi de près par l’Egypte avec 14%, puis l’Albanie (12,5%) et la Palestine (9,5%). Même les pays les plus lointains n’ont pas échappé à cette frénésie puisque l’Afghanistan est concerné dans 8,5% des cas et l’Erythrée (5%). Toujours selon l’ONG Save The Children, les immigrés mineurs sont âgés entre 16 et 17 ans dans 90% des cas. Les nouveaux arrivés en Italie se réfugient souvent dans les grandes villes, même si leurs lieux de prédilection est désormais la Sicile ou la région de Milan. Dans la foulée, la section italienne de Save The Children, rapporte le journal Al Bayane, indique que les mineurs africains entrent généralement en Italie en passant par l’île de Lampedusa. Ainsi, sur un total de 2201 mineurs arrivés sur cette île entre mai et décembre 2008, 25% sont de nationalité égyptienne, 15% de l’Erythrée et 13% du Nigeria. Pour ce qui est des Marocains, ils passeraient plus par l’Espagne que par la Tunisie. Outre le nombre, les conditions de résidence des mineurs ont fait couler beaucoup d’encre. Selon un autre rapport de l’ONG, il y aurait eu plus de 938 mineurs sur 54.000 victimes «de traite des êtres humains ayant reçu assistance et protection en Italie entre 2000 et 2007 ». Selon Save the Children, ce chiffre ‘est certainement inférieur à la réalité’ et de nombreuses victimes “sont sans protection, aide et assistance”. Les mineurs victimes en Italie “sont essentiellement originaires d’Europe de l’Est, d’Afrique et d’Asie”, toujours selon l’association. Si de nombreux enfants sont contraints de mendier pour survivre, d’autres optent pour des travaux difficiles pour des salaires modiques, notamment dans le secteur de l’agriculture. « Des enfants et des adolescents, généralement roumains mais aussi moldaves et nord-africains, dont certains ont moins de 14 ans et qui ne peuvent donc pas être poursuivis », souligne l’association. La prostitution est l’autre mal auquel sont assujettis les mineurs. Mais, selon l’association, ce sont surtout les jeunes filles originaires du Nigeria et d’Europe de l’Est qui y sont le plus souvent victimes.