Les différents hauts commis de l’Etat qui ont dernièrement squatté le petit écran et les colonnes de certains journaux pour nous faire accroire que la poussée d’adrénaline qui a caractérisé l’évolution du coût de la vie durant les premiers jours du jeûne allait finir par se tasser et que tout était bien dans le meilleur des mondes possibles, en ont eu pour leurs frais.
La réalité a vite masqué leurs effets de manche. Elle était, à vue de nez, moins rose, moins prosaïque et beaucoup plus intenable pour les couches défavorisées qu’ils ne le disaient.
Certes, la crise internationale y est pour quelque chose. Certes aussi, la mauvaise gestion et la dilapidation des deniers publics y sont pour beaucoup. Mais l’une et l’autre ont fini par impacter positivement les comptes bancaires de leurs auteurs tout en donnant un coup de massue au pouvoir d’achat de tous les travailleurs dont le revenu ressemble plus à une peau de chagrin qu’à ce qu’il est convenu d’appeler un salaire.
Les pouvoirs publics ont certes essayé d’amortir cet incontournable choc en donnant la priorité au développement humain et en injectant beaucoup de fonds dans la fameuse Caisse de compensation dont beaucoup de responsables espèrent secrètement la suppression sans avoir le courage politique de l’annoncer publiquement ou de prendre les mesures nécessaires pour ce faire.
Mais toutes les mesures entreprises jusqu’ici ne sont, malheureusement, pas parvenues à maintenir le coût de la vie à un niveau supportable par tous et particulièrement par les démunis et autres smigards.
C’est même le contraire qui est advenu puisque les prix semblent n’en faire qu’à leur tête. Ils augmentent, augmentent et augmentent encore et toujours. Rien ne semble pouvoir les arrêter et personne ne semble à même de leur faire plier l’échine. Ne serait-ce que pour cela, les notes d’information du Haut commissariat au plan relatives à l’indice du coût de la vie, ressemblent donc à de véritables litanies.
La dernière d’entre elles a annoncé une hausse de l’ICV de 1,5% en août dernier par rapport au mois précédent. Elle a également précisé que cette variation a ciblé tant les produits alimentaires que les produits non alimentaires.
A titre d’exemple, les légumes frais ont vu leur prix augmenter de 18,3%, les fruits frais de 9,0%, le poisson frais de 3,7%, la viande de 3,1%, les fruits secs de 2,3%, le laits et ses dérivés de 1,4% et les œufs de 1,4% également.
Le hic, c’est que ces augmentations sont intervenues en plein Ramadan, mois où la consommation obère largement les bourses, et à la veille d’une rentrée des classes annonciatrice de fortes dépenses en frais de scolarité ainsi qu’en fournitures et manuels.
Pauvres de nous !