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L'un est le chef de l'Etat, l'autre se fait appeler "M. le Président": Klaus Iohannis, chef de file du centre-droit, et Liviu Dragnea, homme fort de la gauche au pouvoir en Roumanie, s'opposent depuis deux ans sur la quasi totalité des sujets alors que Bucarest prend la présidence tournante de l'Union européenne le 1er janvier.
Liviu Dragnea, 56 ans, se rêvait Premier ministre après la nette victoire de son Parti social-démocrate (PSD) aux législatives fin 2016. Mais son ambition a été contrariée par une condamnation avec sursis pour fraude électorale, qui lui interdit de briguer un tel poste.
S'il a dû se contenter de la présidence de la Chambre des députés, il n'en reste pas moins le véritable chef d'orchestre de la majorité et a démontré son autorité en faisant chuter deux Premiers ministres en sept mois avant de nommer en janvier 2017 Viorica Dancila, une "marionnette parfaite", selon ses détracteurs.
En deux ans, cet homme svelte à la moustache grisonnante a multiplié les largesses envers l'électorat, généralement rural et démuni, de cette formation héritière du parti communiste.
Mais il s'est surtout attaché à assouplir la législation pénale et à brider le Parquet national anticorruption, disant vouloir "mettre un terme aux abus dont ont été victimes des millions de Roumains".
Ses adversaires le soupçonnent de chercher à se blanchir lui-même alors qu'il est mis en cause dans deux autres dossiers, dont l'un lui a valu en juin sa seconde condamnation, une peine de prison ferme pour abus de pouvoir, suspendue à un appel qui est toujours en cours. Les responsables européens lui reprochent de saper le travail de la justice anticorruption.
M. Dragnea a depuis multiplié les attaques contre l'UE, accusée de s'"immiscer" dans les affaires du pays, un discours souverainiste qui n'est pas sans rappeler celui du Premier ministre national-conservateur hongrois Viktor Orban.
Ce tournant et le style de plus en plus autoritaire de cet élu du sud du pays arrivé à la tête du PSD en 2015 sont contestés par certains frondeurs au sein du parti. "Dragnea n'est plus l'homme que je connaissais: il est aveuglé par le pouvoir, par l'orgueil et par des peurs imaginaires", a récemment estimé le député Marcel Ciolacu.
Elu président à la surprise générale en 2014 face à un candidat PSD, Klaus Iohannis, 59 ans, est depuis sa prise de fonctions condamné à une cohabitation houleuse avec la gauche, qu'il accuse de mettre à mal l'Etat de droit.
Cet homme à la stature imposante qui aime jouer de l'image de rigueur et de sérieux prêtée à la minorité allemande dont il est issu, a troqué sa vie paisible de maire de Sibiu (centre) pour la "grande politique", dont il a mis un certain temps à maîtriser les rouages.
Un temps décrit comme "mou et imperturbable", il est sorti de sa réserve pour tenter de contrer certains projets du PSD. En janvier 2017, il n'a pas hésité à descendre dans la rue pour dénoncer, aux côtés de milliers de manifestants, la première tentative du PSD d'assouplir le code pénal.
Depuis, il mène une guerre des tranchées, multipliant les plaintes auprès de la Cour constitutionnelle et refusant des nominations de ministres ou de procureurs voulues par la majorité.
"Je ferai tout ce qui dépend de moi pour que la Roumanie ne retourne pas en arrière (...) en termes d'indépendance de la justice", a-t-il martelé à la mi-décembre. Il a également dénoncé l'"impréparation" du gouvernement en vue de la présidence tournante de l'UE.
Ses partisans lui reprochent toutefois d'avoir permis au PSD de prendre plusieurs fois le dessus sur des lois cruciales, en réagissant tardivement ou pas assez fermement.
Les sociaux-démocrates l'accusent de leur côté de "bloquer le fonctionnement du gouvernement" et de "violer la Constitution", et ont à plusieurs reprises menacé de le suspendre de ses fonctions.
Une perspective que le chef de l'Etat balaie en souriant, estimant qu'une telle démarche ne ferait que renforcer ses chances de remporter un second mandat à la présidentielle de décembre 2019 où il pourrait affronter... M. Dragnea.
Liviu Dragnea, 56 ans, se rêvait Premier ministre après la nette victoire de son Parti social-démocrate (PSD) aux législatives fin 2016. Mais son ambition a été contrariée par une condamnation avec sursis pour fraude électorale, qui lui interdit de briguer un tel poste.
S'il a dû se contenter de la présidence de la Chambre des députés, il n'en reste pas moins le véritable chef d'orchestre de la majorité et a démontré son autorité en faisant chuter deux Premiers ministres en sept mois avant de nommer en janvier 2017 Viorica Dancila, une "marionnette parfaite", selon ses détracteurs.
En deux ans, cet homme svelte à la moustache grisonnante a multiplié les largesses envers l'électorat, généralement rural et démuni, de cette formation héritière du parti communiste.
Mais il s'est surtout attaché à assouplir la législation pénale et à brider le Parquet national anticorruption, disant vouloir "mettre un terme aux abus dont ont été victimes des millions de Roumains".
Ses adversaires le soupçonnent de chercher à se blanchir lui-même alors qu'il est mis en cause dans deux autres dossiers, dont l'un lui a valu en juin sa seconde condamnation, une peine de prison ferme pour abus de pouvoir, suspendue à un appel qui est toujours en cours. Les responsables européens lui reprochent de saper le travail de la justice anticorruption.
M. Dragnea a depuis multiplié les attaques contre l'UE, accusée de s'"immiscer" dans les affaires du pays, un discours souverainiste qui n'est pas sans rappeler celui du Premier ministre national-conservateur hongrois Viktor Orban.
Ce tournant et le style de plus en plus autoritaire de cet élu du sud du pays arrivé à la tête du PSD en 2015 sont contestés par certains frondeurs au sein du parti. "Dragnea n'est plus l'homme que je connaissais: il est aveuglé par le pouvoir, par l'orgueil et par des peurs imaginaires", a récemment estimé le député Marcel Ciolacu.
Elu président à la surprise générale en 2014 face à un candidat PSD, Klaus Iohannis, 59 ans, est depuis sa prise de fonctions condamné à une cohabitation houleuse avec la gauche, qu'il accuse de mettre à mal l'Etat de droit.
Cet homme à la stature imposante qui aime jouer de l'image de rigueur et de sérieux prêtée à la minorité allemande dont il est issu, a troqué sa vie paisible de maire de Sibiu (centre) pour la "grande politique", dont il a mis un certain temps à maîtriser les rouages.
Un temps décrit comme "mou et imperturbable", il est sorti de sa réserve pour tenter de contrer certains projets du PSD. En janvier 2017, il n'a pas hésité à descendre dans la rue pour dénoncer, aux côtés de milliers de manifestants, la première tentative du PSD d'assouplir le code pénal.
Depuis, il mène une guerre des tranchées, multipliant les plaintes auprès de la Cour constitutionnelle et refusant des nominations de ministres ou de procureurs voulues par la majorité.
"Je ferai tout ce qui dépend de moi pour que la Roumanie ne retourne pas en arrière (...) en termes d'indépendance de la justice", a-t-il martelé à la mi-décembre. Il a également dénoncé l'"impréparation" du gouvernement en vue de la présidence tournante de l'UE.
Ses partisans lui reprochent toutefois d'avoir permis au PSD de prendre plusieurs fois le dessus sur des lois cruciales, en réagissant tardivement ou pas assez fermement.
Les sociaux-démocrates l'accusent de leur côté de "bloquer le fonctionnement du gouvernement" et de "violer la Constitution", et ont à plusieurs reprises menacé de le suspendre de ses fonctions.
Une perspective que le chef de l'Etat balaie en souriant, estimant qu'une telle démarche ne ferait que renforcer ses chances de remporter un second mandat à la présidentielle de décembre 2019 où il pourrait affronter... M. Dragnea.