Jean-Daniel Trodjman : Il faut donner à Dakhla un cachet spécifique


Entretien réalisé par Ahmadou El-Katab
Lundi 18 Mai 2015

Jean-Daniel Trodjman : Il faut donner à Dakhla un cachet spécifique
Dans le cadre d’une tournée dans nos provinces du Sud, une délégation du Club français des ambassadeurs est arrivée à Dakhla, où elle a séjourné en fin de semaine. Cette délégation qui est dirigée par l’ambassadeur Jean-Daniel Tordjman comprend d’ex-diplomates convertis dans le monde des affaires, des directeurs de sociétés internationales et autres investisseurs.
En marge des rencontres qu’il a eues avec  les autorités locales, les élus et les ONG, M.Tordjman nous a accordé l’entretien suivant. 
Libé : Qu’est-ce que le Club des ambassadeurs ?
Jean-Daniel Trodjman :  Il s’agit d’un club de très haut niveau qui regroupe des ambassadeurs, des financiers, des hommes d’affaires et des investisseurs internationaux. Nous avons constamment des personnalités qui viennent parler avec nous. C’est un club de très bons  contacts
Quel est l’objectif de votre visite à Dakhla ?
L’objectif pour nous, c’est de mieux comprendre ce qui se passe au Maroc. La plupart d’entre nous connaissent très bien le pays, mais nous ne connaissions pas Dakhla. Moi j’y suis venu, pour la première fois lors des assises du Forum Crans Montana où j’avais présidé la session sur la révolution numérique. J’avais alors dit au wali que je reviendrais avec une délégation. C’est ce que j’ai fait. Je suis revenu pour voir les possibilités d’investissement, comprendre ce qui se passe, connaître mieux mes interlocuteurs marocains et leurs projets et voir si on peut faire quelque chose ensemble.
Quel est le constat que vous avez dressé?
Le constat est qu’il y a un potentiel énorme, il y a des idées à développer. L’une de ces idées que nous avons présentée au conseil de la ville, est relative à la création, à Dakhla, d’un musée de l’aéronautique, parce que la ville était sur le trajet de l’Aéropostale, comme Casablanca, le cap Juby ou Saint Louis du Sénégal. C’est une idée que nous avons développée et qui, je pense, recevra une bonne écoute de la part des autorités. C’est un projet qui doit  être développé et qui attirera, sans aucun doute, de nombreux touristes de haut standing. L’autre grand sujet a porté sur le développement de la côte avec un programme d’ensemble pour édifier, à la fois des hôtels de luxe et des hôtels de moyen standing. Il y a beaucoup de choses à faire ici. Une dernière chose consiste à donner à Dakhla un cachet spécifique. Quelque chose  qui permette au visiteur  de comprendre, tout de suite qu’il est à Dakhla.
Vous êtes, sans doute au courant de la dernière résolution onusienne qui recommande le recensement des populations des camps de Tindouf. Que peut faire votre pays pour le suivi et l’accélération de l’application de cette recommandation ?
Franchement, je ne suis plus dans les affaires diplomatiques. Maintenant, je suis dans le monde du business. Cependant, je sais que  les Français connaissent bien  l’histoire du Sud, que nous comprenons très bien un certain nombre de revendications qui sont faites et que les Marocains savent où vont nos sympathies.
Le rapport de l’OLAF a été édifiant sur les détournements des aides humanitaires  destinées aux camps de Tindouf. Ce rapport n’a-t-il pas tardé à être publié?
Nous avons entendu plusieurs témoignages de personnes qui ont regagné leur pays après un séjour dans les camps. C’est absolument significatif. Maintenant, c’est à vous, Marocains, notamment les médias de vulgariser ces témoignages. C’est à vous de les publier et de les diffuser dans des livres ou des documentaires et à travers le Web. Il faut surtout que cela touche les pays scandinaves où beaucoup de contre-vérités ont été propagées. C’est un travail de professionnels de la communication qu’il vous incombe d’assumer et d’aider les gens de Dakhla à le faire.
 


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